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[PRIMEURS] Les grands crus classés de Saint-Emilion frappent les trois coups

Auteur

La
rédaction

Date

31.03.2014

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Les grands crus classés de Saint-Emilion ont frappé les trois coups marquant le début de la Semaine des Primeurs ce lundi 31 mars avec une après midi de présentation du millésime 2013 au Grand théâtre de Bordeaux.

Une cinquantaine de viticulteurs sur les 55 que compte l’Association des Grands Crus Classés de Saint-Emilion ont répondu présents à ce rendez-vous. Pas seulement parce qu’il est traditionnel.
« Tout a été dit sur ce millésime, dit Jean-Francois Quenin, du château de Pressac, par ailleurs président de l’ODG de Saint-Emilion. On sait que la floraison et la véraison ont été difficiles. Qu’après un bel été, malheureusement marqué pour certains par la grêle du 2 aout, la pluie est revenue pour les vendanges. Le résultat a l’arrivée a été hétérogène. Mais sur les terroirs de qualité, avec un important travail dans la vigne et dans le chai, on arrive à un millésime qui n’est pas grand mais intéressant. D’où l’importance de le faire déguster. »

Philippe Faniest, du chateau Rochebelle, ne dit pas le contraire. « Ça m’a rappelé 1997. Il a fallu sortir des sentiers battus. Mais il y a 20 ans, avec de telles conditions, nous n’aurions pas fait de grand cru. En 2013, par le travail suivi dans la vigne, on a pu obtenir un résultat final moindre en quantité mais de qualité. Face au problème de maturité inégale, comme je l’avais fait en 1997, j’ai été jusqu’à marquer chaque pied de mes trois hectares (NDLR : à 5500 pieds par hectare) pour les vendanger au meilleur moment. La nuit du premier jour de vendange, il avait plu. Au matin, avant que le soleil ne se lève, je suis allé dans la vigne avec une lampe frontale et une souffleuse à feuilles pour faire tomber les gouttes. Du coup ça a aussi fait tomber les feuilles mortes et ce qui restait de pourri. »

Au château La Marzelle, Philippe Genevey, directeur de la propriété a lui aussi mis l’accent sur un tri sévère. « On n’a récolté que 20 hectolitres à l’hectare contre 40 habituellement. Et 25 % de cette récolte est parti en vrac et 25% pour le deuxième vin. On n’a gardé que 50% pour le grand cru. »

Il y aura aussi un second vin au château La Clotte où il n’y en a pas habituellement. « On en a fait 2500 bouteilles, explique Lucie Brun, œnologue et collaboratrice de Nelly Moulierac, propriétaire du château.

« Nous n’avons gardé que le meilleur pour le grand cru. Et je suis assez fière du résultat. On retrouve la mineralité, la fraicheur, les arômes propres à La Clotte. Et on ne peut pas se plaindre de la difficulté à faire ce millésime. Nous nous n’avons pas subi la grêle. »

« C’est dans ces années où la nature nous sollicite quil faut défendre et faire déguster le millésime, soutien Vanessa Aubert pour le château La Couspaude. Rien ne nous a aider. On a énormément travaillé. Mais ce type de millésime est l’occasion de montrer notre originalité. Le 2013 est un Bordeaux classique, avec de l’élégance et de la finesse. Sans excès de puissance. »

A l’issue de cette après midi au grand théâtre de Bordeaux, l’Association des Grands Crus Classés de Saint-Emilion poursuit les primeurs au château La Tour Figeac.

Jean-Pierre Tamisier (Sud-Ouest)