Accueil Saget la Perrière, un bel ambassadeur du vignoble ligérien

Saget la Perrière, un bel ambassadeur du vignoble ligérien

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

25.07.2018

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Cette aventure familiale dont les racines remontent au XVIIIème siècle, a réellement pris un nouvel essor depuis une quarantaine d’années avec, à la clé, un champion ligérien paré pour aller conquérir le monde.

Imaginez que vous remontez la Loire en direction de la mer. Partez tout à l’est, du côté de Pouilly-sur-Loire. C’est là que vous trouverez le domaine Saget, berceau familial. Puis traversez le fleuve. Vous arrivez à Sancerre, autre fief du groupe familial qui a commencé à s’y implanter en 1996 avec le rachat de la Perrière, grotte bien connue des locaux puis d’un domaine en 1998 qui sera rebaptisé « domaine des terres blanches » en 2014. Continuez à suivre le cours du fleuve, passez par Orléans et sa magnifique cathédrale. Vous atteignez la Touraine. C’est là que le père d’Arnaud et Laurent a commencé à investir à la fin des années 1980. Une région fascinante mais compliquée en termes de notoriété dans les années 2000, entraînant un changement de nom du domaine et une stratégie entièrement repensée. Voici donc le domaine des Grandes Espérances, tout un programme ! Reprenez la route, les berges sauvages ligériennes ne cessent d’éveiller votre imaginaire et vous voici dans l’Anjou, royaume du chenin blanc. Le château de la Mulonnière, acquis en 2003, produit certaines des plus belles pépites blanches locales, coteaux du Layon et Quarts de Chaume en liquoreux, Savennières en sec. Votre épopée se termine, l’océan n’est plus si loin. Dans les vapeurs marines se distinguent des vignes en plein renouveau. Le Muscadet et plus particulièrement le crû Clisson où les Saget viennent de réaliser leur dernière acquisition en 2018. Voilà qui laisse imaginer une gamme très complète, miroir de la diversité de la Loire.

De 6€ à 32€

Énergique et visionnaire. Deux qualificatifs qui siéent à merveille à Laurent, cadet des deux frères et responsable du développement stratégique du groupe familiale. C’est lui qui repense l’identité de chacune des propriétés pour créer une cohérence d’ensemble. Prenez le domaine des Terres Blanches. Du Côteaux du Giennois à 10€ au Sancerre parcellaire « chêne marchand » à 32€, une même qualité irréprochable dans la bouteille avec des sauvignons blancs vibrants, forts en gueule. Et des bouteilles d’une sobriété et d’une élégance très contemporaine. En Touraine, il fallait convaincre le public de la qualité des vins sans qu’il ne se détourne à la vue d’une appellation moins en odeur de sainteté ces dernières années. Ce sont donc des cuvées monocépages qui sont ici mises en avant et qui font la part belle au chenin blanc (« Aurore » – 15,50€), au chardonnay, au sauvignon blanc (« le roi soleil » – 10€) ou bien encore au cabernet-franc (« les ailes pourpres » – 16,50€) ou au pinot noir. La vérité est dans la bouteille, pas dans l’appellation qui n’est ainsi mentionnée que sur la contre-étiquette. Une idée brillante car il suffit de goûter les Ailes pourpres 2014 pour être séduit par un vin d’une classe folle, balançant entre attaque juteuse et densité de matière veloutée. Un pari qualitatif imposé dès l’entrée de gamme, un vin de France « la petite Perrière » produit à un million de bouteilles et qui permet de faire connaître ensuite le reste de la gamme. Une démarche pragmatique (les approvisionnements viennent de Loire et du sud de la France après une sélection drastique) à l’image de ces deux frères qui sont en train de créer un champion ligérien mais surtout français… aux près de 5 millions de cols vendus chaque année.