Accueil Vendanges en Savoie : blancs et rouges de qualité, volume en baisse

Vendanges en Savoie : blancs et rouges de qualité, volume en baisse

Auteur

Isabelle
Bachelard

Date

13.10.2017

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En Savoie, la plupart des vignerons ont le sourire car les vendanges ont été précoces et les vins s’annoncent excellents. Le gel a toutefois frappé une partie du vignoble et impacté sérieusement le volume de la récolte. On attend une vendange en baisse de 10 à 20%.

« Pour ceux qui n’ont pas gelé, 2017 est une très belle année » annonce Michel Quénard, vigneron à Chignin, aux portes de Chambéry, et président de l’Interprofession savoyarde, « Bel été, amplitudes thermiques importantes en septembre, état sanitaire parfait : les arômes ont été préservés et les rouges ont de la couleur ».

Même si à la fin, la récolte globale sera modérément déficitaire, c’est à dire nettement moins affectée que certains vignobles français, l’impact pour les domaines gelés sera lourd de conséquences.

Michel Bouche, qui dirige l’Interprofession explique qu’il y a eu deux épisodes de gel : « Le premier jour, il y avait beaucoup de vent, ce sont donc les secteurs les plus abrités qui ont souffert. Le 2è jour, il y avait moins de vent, le froid a stagné et fait beaucoup plus de dégâts. La Combe de Savoie, à l’est de Chambéry a le plus souffert, en particulier les cépages précoces chardonnay et pinot noir, la jacquère, cépage majoritaire et donc les appellations Abymes et Apremont. La production de Crémant de Savoie risque aussi d’être impactée, puisque cette appellation récente (1er millésime 2014) nécessite une majorité de cépages autochtones.

Des volumes très irréguliers

Côté vin rouge, la mondeuse est un cépage tardif qui n’a pas souffert du gel et donnera de beaux résultats à tous ceux qui auront maitrisé les rendements par des travaux en vert. Pour les gamays de Chautagne, la couleur et la qualité sont au rendez-vous, mais il manque 20% de rendement, même sans gel.

L’irrégularité des rendements de 2017 vient aussi du rendement en jus des raisins. Béatrice Magnin, à la tête du réputé domaine Louis Magnin à Arbin s’en étonne : « J’ai été surprise des volumes, des raisins ont donné du jus, d’autres très peu, sans qu’on sache pourquoi ». En dehors de quelques bas de coteaux en mondeuse et roussette, elle n’a pas vraiment eu de gel ; comme la sortie était belle, elle remplit à nouveau sa cave, après une récolte 2016 dévastée par le mildiou et la grêle et rappelle que « les gens ont une fausse idée du vignoble de Savoie, car ils l’associent au ski et à la neige. Notre vignoble n’est qu’à 300 m d’altitude. Les nuits sont froides mais il est très bien exposé au soleil ».