Samedi 9 Novembre 2024
Auteur
Date
10.11.2023
Partager
Alain et Brigitte Miailhe, les parents de l’actuel propriétaire Edouard Miailhe, avaient lancé en 1980 l’idée d’illustrer chaque millésime du château Siran à Margaux, par une étiquette sur laquelle l’œuvre d’un peintre, commandée pour l’occasion, serait apposée. Le thème se veut emblématique de l’année et est imposé par le commanditaire : c’est la règle. Puis la série s’était arrêtée en 2005. Quinze années se sont écoulées et le principe d’une étiquette illustrée est réapparu pour le millésime 2020, impulsé par Edouard Miailhe et son épouse Séverine.
Pour le millésime 2021 c’est le peintre Peter Soriano qui a été choisi. Le thème est celui du rapport de l’homme à l’espace. 2021, c’est le lancement du tourisme spatial avec deux acteurs commerciaux (Bezos et Branson). Ce sont les 200 jours de Thomas Pesquet dans l’ISS mais aussi l’exploration de la planète Mars avec la mise en orbite de la sonde Hope et l’atterrissage de deux rovers sur le sol martiens.
C’est donc un dessin joyeux qui apparait sur le haut de l’étiquette. Peter Soriano est franco américain et sa famille avait tissé des liens, aux Philippines, avec celle du château Siran depuis plusieurs générations. Il a exposé au Museum of Fine Arts de Boston et à la Morgan Library et Museum de New York. Outre la peinture, l’artiste travaille sur l’impact du changement climatique et de ses conséquences, notamment celle de la fonte des glaces : d’où son œuvre récente « Ilulissat, Disko Bugt » exposé à Portland et à Reykjavik.
La trentaine d’œuvres originales qui ont illustré les étiquettes peuvent se voir dans le musée des collections du château, à coté des assiettes Vieillard typiques de l’histoire bordelaise, des pots Jacquots, des tonnelets en faïence ou des Bacchus.
2021 raffiné à Siran
Marjolaine Defrance, Directrice Technique et Œnologue du château, signale « l’assemblage est atypique car la proportion de cabernet sauvignon est supérieure à ce qui se fait habituellement ici». Mais surtout elle insiste sur le travail « tout en douceur sur les extractions et sur les macérations qui se sont faites à des températures plus basses qu’à l’ordinaire ». Tout cela pour protéger le fruit et éviter l’écueil de cabernets trop durs : c’était le risque du millésime.
A la dégustation, force est de constater que ce risque a été bien maîtrisé, au point qu’on pense d’abord à des merlots. Le nez est subtil, gourmand, sur des notes de petits fruits rouges. Floral aussi avec des arômes de fleurs de sureau auxquelles s’ajoute une touche de vanille. Un vin sur la finesse et l’élégance, dans le style margalien.
Elisabeth 2, la reine du Royaume Uni décédée en l'année dernière, sera le thème du millésime 2022.
Articles liés