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A Bordeaux, la Cité du Vin s’apprête à naître

Auteur

La
rédaction

Date

13.11.2013

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Après une première pierre posée pendant Vinexpo, le chantier de la Cité des civilisations du vin a été officiellement lancé cette semaine à Bordeaux. Pour une ouverture prévue en mars 2016.

Réunion de chantier, mardi matin, dans le quartier de Bacalan, au nord de Bordeaux. Au pied des bassins à flot et de la Garonne, un immense terrain de 4 000 mètres carrés accueille ses premiers engins de chantier pour donner peu à peu vie à la future Cité des civilisations du vin (CCV). L’ouverture est prévue en mars 2016 alors que la première pierre fut officiellement posée pendant le salon international Vinexpo, en juin dernier.

Après la démolition de vieux hangars et la dépollution des lieux, c’est donc le top départ à plus de deux ans de travaux. Enfilades de préfabriqués sur trois niveaux pour le personnel, hommes et femmes avec casque sur la tête et bottes aux pieds, tout est là. Y compris le terrain détrempé par les fortes pluies de ces derniers jours.

« Soixante personnes sont là pour débuter ce chantier, un des plus importants de l’agglomération. Au plus fort des travaux, en 2015, il y en aura 120. Dans 20 corps de métier. Au total, une quarantaine d’entreprises interviendront », détaille Bernard Dubos. L’homme est à la direction des constructions publiques de la Ville de Bordeaux, le maître d’ouvrage.

Devant nous, d’immenses foreuses s’activent. Le terrain étant vaseux, il s’agit de planter 300 pieux, de 50 à 120 cm de diamètre, et ce jusqu’à 30 mètres de profondeur pour aller accrocher une roche dure. Il faut dire que le bâtiment final sera un véritable paquebot, avec une tour dont le belvédère culminera à plus de 50 mètres de haut. Soit deux fois la hauteur des anciens silos qui trônent à cent mètres de là.

Laurent Montaru est le responsable du chantier pour GTM (Groupe Vinci). Le gros œuvre est son affaire. « Nous en avons pour quatorze mois, jusqu’à fin 2014 », précise-t-il avec ce sens du compte à rebours qui caractérise les chantiers, tout en donnant des sueurs froides aux parties prenantes. Le tout est supervisé par le cabinet d’architectes parisien X-TU, avec Delphine Isart à la manœuvre sur le terrain. Elle s’est occupée récemment du musée du Louvre, à Lens, dans le Pas-de-Calais. Une belle réussite.

Autre professionnel étant intervenu hier pour expliquer ce chantier présenté comme technique, Jocelyn Pontvianne. Ingénieur chez Caillaud (Maine-et-Loire), il s’occupera des 1 200 mètres cubes de bois mobilisés pour la charpente du CCV. « Utilisant la technique du lamellé-collé, nous emploierons de l’épicéa et du douglas. Et non le pin des Landes, qui ne s’y prête pas », explique le jeune ingénieur. Vu les formes tout en arrondis du bâtiment, 700 arcs en bois seront conçus avec autant de moules distincts, puisqu’aucun ne sera le même. Du sur-mesure, comme un puzzle, pour un édifice qui trônera à l’entrée de la ville, au pied du pont Chaban-Delmas.

Toute l’année 2015 devrait être consacrée à la couverture extérieure du bâtiment par des panneaux de verre spéciaux (une vêture, dans le langage des professionnels). Les entreprises Smac (qui fait aussi l’étanchéité) et Coveris s’y attelleront. Cette dernière est une PME de 40 personnes installée à Gradignan. « On va tout inventer (systèmes d’attaches…). Nous avons 900 plaques différentes à poser, tout devant être dessiné en amont au millimètre près. Aucune plaque (verre plat, bombé…) ne sera la même. Tout le travail se fait en 3D. Pour ce chantier, qui nous permettra de développer un outil particulier, nous avons embauché un ingénieur. Nous en avons huit au total, ce qui est conséquent pour une PME comme la nôtre. » Dominique Thomasson, président de Coveris, et ses équipes ont aussi conçu les parties vitrées des piles du pont Chaban Delmas ou la devanture de Gaz de Bordeaux, place Ravezies.

« Construire à Bordeaux la plus grande carafe du monde – c’est la forme du bâtiment – n’est pas rien », s’amuse Gérard Marcilloux. Sa société, Smac, posera d’autres éléments de couverture. « Il faut avoir des outils d’une puissance de calcul énorme. C’est en cela que cette Cité est un chantier technique. » Rendez-vous donc en 2016, au mieux, pour le constater de visu.

Source : César Compadre / Sud-Ouest