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Albéric Bichot, nouveau président du négoce bourguignon

Auteur

Clément
L'Hôte

Date

02.03.2021

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Vendredi 26 février, le dirigeant de la maison Albert Bichot a pris la tête de l’Union des Maisons de Vin de Grande Bourgogne, qui regroupe 70 négoces de Bourgogne et du Beaujolais. Développement de la viticulture durable, crise sanitaire, taxes américaines… Les dossiers ne manquent pas pour ces trois prochaines années de mandat. Entretien.

Vous êtes déjà à la tête de l’une des plus grandes maisons de vin en Bourgogne, pourquoi avoir accepté de telles responsabilités ?
Ce qui est intéressant dans la crise que l’on traverse, c’est de voir à quel point, dans le monde du vin, nous avons des intérêts en commun. Dans cette filière, les problèmes se règlent de manière collective. Il y a les maisons que je représente bien sûr, mais pas que. Nous formons un tandem avec la viticulture, représentée par Thiébault Huber [président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne, ndlr]. Et les sujets qui vont nous intéresser vont très loin : c’est la continuité de nos entreprises qui est en jeu. Comment, dans ce contexte mondialisé, avec des regroupements en permanence, nos PME peuvent continuer d’exister, et, si oui, dans quel cadre ? Au sein de groupes internationaux ou nationaux ? Ou avec des capitaux familiaux ? Ensemble, on se bat pour la survie de la filière, de la profession, de tout ce qu’on aime.

Pourtant, la Bourgogne se porte plutôt bien aujourd’hui ?
Nous incarnons la viticulture de terroir qui est, aujourd’hui, la référence sur le marché mondial du vin. Les résultats commerciaux de 2020 ont prouvé notre capacité de résilience et nous devons maintenir ce cap pour conserver ce leadership et cette reconnaissance. C’est un travail d’équipe de tous les instants, auquel nous participons aussi au niveau national avec l’Union des maisons de vin et la Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux.

Dans votre premier discours, vous évoquez le sujet du développement durable. Est-ce la voie à suivre pour le négoce ?
Le consommateur attend toujours plus en matière de respect de l’environnement, nous devons nous engager encore plus sur cette voie, tout en respectant le rythme de chacune de nos entreprises. C’est un vrai sujet de fond. Avec la maison Albert Bichot, j’effectue un travail en ce sens depuis une dizaine d’années. J’espère que cela me permettra, à mon petit niveau, d’apporter un témoignage.

Sur votre table figure aussi le dossier des taxes américaines, un marché essentiel pour les maisons bourguignonnes. Quelles sont vos marges de manœuvre ?
Bien sûr nous n’avons pas la main. Mais on crie aussi fort que l’on peut. Ce conflit concerne Airbus et Boeing, et les vins français sont touchés injustement, avec une taxe de 25% ad valorem. Les américains utilisent le système du carrousel : une nouvelle cible commerciale tous les 6 mois. Il faut donc suivre de près la prochaine échéance, qui sera août 2021.