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[Barsac] Doisy-Védrines prend une nouvelle dimension

Auteur

Michel
Sarrazin

Date

20.10.2022

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Ce deuxième cru classé en 1855, en appellation Sauternes-Barsac, vient de racheter son voisin, le château Pernaud, pour l’intégrer à son territoire foncier. Outre cette acquisition, et parmi ses nombreux projets, Doisy-Védrines travaille à la conception d’un vin blanc sec haut de gamme afin d’étoffer sa gamme.

Olivier Castéja, le propriétaire actuel, a confié la direction et la gérance du Château Doisy-Védrines à son gendre, Guillaume Lefèbvre depuis le 1er janvier 2020 et qui incarne ainsi la 6ème génération. Guillaume cherche à valoriser le travail déjà accompli. C’est ainsi que la certification HVE 3 a été acquise la même année.

Dans la foulée, une opportunité apparaît dans le paysage viticole de Barsac : le château Pernaud contigu à Doisy-Védrines, est à vendre. Comme une évidence, Guillaume avance : « Pernaud est sur le même terroir de Barsac, un haut plateau sur socle calcaire, de l’autre côté de la route » et proche du Ciron, cette rivière qui produit des brouillards propices au développement du botrytis. Désormais, depuis juin 2021, les 15 hectares de vignes de Pernaud se sont ajoutés aux 36 hectares de Doisy-Védrines, pour ne faire qu’un seul domaine. C’est sous dernier nom que sera commercialisé toute la production.

Pourquoi cet achat ?

À l’arrêt depuis 2020, château Pernaud a livré une vigne « où la taille devait se faire, mais dont l’encépagement et le terroir correspondent bien à Doisy-Védrines », des vignes bien enracinées, « d’un âge moyen de 35 ans » réparties entre sémillon, sauvignon blanc et un peu de muscadelle. Olivier Castéja et son père ont toujours dit « qu’à Pernaud, il y a toujours eu une belle vigne et une belle récolte ». Outre la vigne, on trouvera un vaste hangar, un chai de vinification et une maison bourgeoise qui a été réhabilitée, avec ses deux tours d’angle et une autre, isolée dans le jardin. Un bel ensemble, au fort potentiel, bien adapté aux besoins de Doisy Védrines.

Mais, en avril 2021, tout Barsac gelait. Seul 27 hl ont pu être produit, et il n’y aura pas de grand vin pour le millésime 2021. Cet avatar n’a pourtant pas fait reculer Olivier Castéja qui, toujours décidé, a acheté Pernaud en juin 2021. Guillaume Lefebvre justifie l’achat : « augmenter de 30 % la surface est une preuve de conviction. On croit au vin de Sauternes-Barsac ».

Quelles perspectives ?

La grande nouveauté: Doisy-Védrines va produire, dès le millésime 2023, un vin blanc sec haut de gamme, dans la veine de ce que les crus classés en 1855 en Sauternes savent faire. Bien qu’en appellation Bordeaux, ces vins sont positionnés à juste titre dans les premiums de la gamme du château. Le terroir de graves et d’argile rouge se prête à merveille à l’élaboration de beaux vins texturés grâce au sémillon et ciselés par une belle fraîcheur grâce au sauvignon et au sous-sol de calcaire. Enfin, « il n’y aura pas de parcelles dédiées, on fera du picking », c’est-à-dire des prélèvements sur pied dès que le raisin aura atteint sa maturité pour un blanc sec. Ce même pied sera vendangé plus tard pour les liquoreux, dès que le botrytis se sera exprimé.

« Ce qui se dessine sur la définition des vins, c’est une continuité » précise Guillaume Lefèbvre : « une évolution pas une révolution ». En effet, pourquoi bousculer « une belle notoriété, surtout à l’international », et mettre en péril cette « qualité constante » que l’on reconnait à Doisy Védrine.

Depuis deux années que Guillaume Lefebvre est à la direction, l’évolution est donc en marche et d’autres projets sont en cours de réalisation : création d’un site internet et d’un nouveau logo, nouvelle plaquette, ouverture aux particuliers, utilisation des réseaux sociaux et accompagnement par une agence de communication. De quoi mettre Doisy-Védrines sur le devant de la scène et dans l’actualité des crus classés de Sauternes-Barsac qui avancent.