Vendredi 7 Février 2025
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29.01.2013
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Il fallait de l’imagination, ce vendredi 25 janvier au matin, pour deviner les courbes de la future Cité des civilisations du vin (CCV), dont le chantier naissant était recouvert d’un épais brouillard. Pour mieux le donner à voir, l’équipe de la future CCV, encadrée par Alain Juppé, maire de Bordeaux d’un côté, et Alain Rousset, Président de région Aquitaine de l’autre, avait sorti le grand jeu. Notamment une nouvelle visite virtuelle en vidéo et, surtout, l’identité visuelle de la cité du vin.
63 millions d’euros, c’est le coût de ce monumental temple du vin. Autant dire que les attentes suscitées par ce projet, inédit en France, sont énormes. Et force est de constater que la présentation menée par Philippe Massol, le directeur du projet, n’a pas déçu. Acte architectural fort, on le savait depuis la présentation du projet par le cabinet X-Tu, la Cité des civilisations du vin se veut aussi et surtout universelle. D’où ce logo très graphique, reprenant la silhouette de l’édifice. Carafe à décanter, mouvement du vin qui tournoie dans le verre… Les interprétations diffèrent, comme en attestent les nombreux commentaires laissés sur notre page Facebook.
L’expérience CCV
Pourquoi débourserez-vous la vingtaine d’euros que devrait coûter l’entrée (plein tarif) de la Cité des civilisations du vin ? Pour une expérience, promet l’équipe en charge du dossier. Et elle ne manque pas d’arguments. Sur les 14 000 m² que comptera la cité du vin, 3 500 seront dédiés à l’exposition permanente. Un parcours « multisensoriel » qui mobilisera tour à tour l’œil, le toucher et l’odorat, au fil d’un parcours interactif et personnalisé, notamment grâce au « compagnon de visite », un boitier numérique embarqué décuplant les possibilités de visite.
Outre une salle proposant un « tour du monde des vignobles », une « table des terroirs » présentera les plus importants d’entre eux tels Bordelais, Bourgogne et Vallée de la Moselle pour la France ainsi que les régions viticoles de Mendoza (Argentine), de Californie (États-Unis), de La Rioja (Espagne), de Géorgie, du Chianti (Italie) et de Marlborough (Nouvelle-Zélande). Des « portraits de vins » présenteront les grandes familles de vins rouges et de blancs secs, en passant par les rosés, liquoreux et effervescents. Une « grande galerie des civilisations » du vin suivra l’histoire du vin, de l’Égypte antique à nos jours. Des déclinaisons liées au vin seront abordées, tel l’art, l’amour, l’érotisme, la convivialité, les excès ou encore le divin.
Une dynamique est née
Rapidement, la Cité des civilisations du vin gagne les faveurs d’un vignoble jusque là peu réputé pour son ouverture à la nouveauté. « Tout le monde a pris conscience du rayonnement international de notre vignoble. […] Avec le classement de Bordeaux au patrimoine mondial de l’Unesco, le tourisme a explosé ; et le monde du vin s’est bien rendu compte qu’en captant une partie de cette clientèle internationale, en les renvoyant sur les routes du vin, on se faisait aussi de nouveaux clients », défend Alain Juppé, maire de Bordeaux. « Envoyer les touristes dans le vignoble, ce n’est pas seulement les envoyer à Margaux ou à Yquem, c’est aussi tout le reste du vignoble : les côtes-de-bourg, l’entre-deux mers, etc… », prophétise Alain Juppé.
Un engouement qui se mesure également au succès du mécénat, qui représente 15 millions d’euros sur les 63 du projet. « Trente mécènes ont d’ores et déjà rejoint le fond d’investissement (négociants, viticulteurs, fournisseurs, courtiers de la filière…), confirme Sylvie Cazes, la présidente de l’association de la Cité des civilisations du vin. Même si l’objectif n’est pas encore atteint, la création d’une fondation américaine initiée par le propriétaire de Haut-Bailly (Pessac-Léognan) Bob Wilmers, grand banquier américain.
La première pierre de la Cité des civilisations du vin doit être posée en juin, lors de la prochaine édition du salon Vinexpo.
C.C. (avec AFP)
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