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Château Fayat : un jardin dans la ville

Auteur

Jean-Charles
Chapuzet

Date

18.06.2025

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Ce cru de Pomerol enserré dans la ville de Libourne donne un sens à sa géographie singulière en misant sur la biodiversité. En cela, Château Fayat entend sortir du lot par une mise au vert sans concession.   

Au premier abord, ce qui pourrait sembler un désavantage, à savoir se trouver dans une zone urbaine, peut devenir un atout. Les équipes du Château Fayat ont transformé le domaine en un véritable échappatoire pour la faune et la flore.

Répertorier les espèces présentes  

Comprendre, appréhender, transformer un territoire requièrent des années de travail. « Loin des harangues moralisantes, des effets de manche et de mode, notre projet agroécologique est porté par une fervente volonté de recréer des équilibres, de développer un écosystème favorable à l’épanouissement de nos vignes comme à celui de nos riverains », souligne le propriétaire Jean-Claude Fayat avant d’ajouter : « Cette phase de rééquilibrage est essentielle car elle laisse plus de place au vivant ».

En amont une cartographie précise et un audit ont permis de savoir où l’on mettait les pieds, et la tête. Pour l’audit, c’est l’association HSA (Association française à but non lucratif visant à assurer la préservation de l’environnement et de la biodiversité : scientifiques, chercheurs, naturalistes, ingénieurs travaillent sur différents projets à travers le monde) qui est venue répertorier la faune et la flore. Il en ressort notamment trois espèces d’oiseaux à enjeux, Le Serin Cini, le Verdier d’Europe et le Chardonneret élégant : « leur statut de conservation étant évalué comme vulnérable » note l’éthologue Maéva Dramet. Huit espèces de chauve-souris ont aussi été trouvées. Concernant l’environnement aquatique, ont été découvertes des grenouilles rieuses et des reinettes méridionales.

La vigne au sein d’un écosystème

Ajouté à une lecture précise de la flore, l’idée fut de rompre avec la monoculture de la vigne pour replacer la diversité au milieu du village. Une réflexion profonde et sincère tient à rappeler la directrice des Vignobles Fayat, Gwendoline Lucas : « Ce travail, exemplaire en matière de préservation de la nature et de respect des riverains, possède assurément une dimension pédagogique. Un espace sera prochainement dédié au public, et particulièrement au jeune public. Nous prévoyons d’organiser des visites et pique-niques avec les enfants pour les sensibiliser dès leur jeune âge ».

Passé l’état des lieux, tout un plan agroécologie est mis en place au domaine, d’étendues d’herbes à la plantation de haies en passant par les arbres fruitiers (cognassier, pommier Reinette dorée de la Corrèze, pommer Coutras des Pyrénées…), des ruches bien sûr, jusqu’à l’hypothèse d’engager l’éco-pâturage.

Lorsque la faune s’y retrouve, c’est toute une activité biologique qui renaît, une régulation des parasites, la rétention d’eau comme la dépollution. In fine, le vin ne pourrait qu’en être meilleur.


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