Accueil Dans le Muscadet, c’est le caviste qui plante les ceps

Dans le Muscadet, c’est le caviste qui plante les ceps

Auteur

Julie
Reux

Date

19.06.2018

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L’appel des Vignes de Nantes à venir planter un cep le 18 juin sur une parcelle de Jo Landron, dans le Muscadet, a été entendu : près de 150 pros, cavistes, sommeliers, restaurateurs, etc. ont chaussé leurs bottes pour la bonne cause.

« Planter de la vigne, ce n’est pas rien. C’est le début de quelque chose. Et une vigne, c’est pour 50 ans ! » Jo Landron, œil pétillant et moustache qui frise (ou l’inverse), joue volontiers la figure du patriarche parmi les 18 vignerons des Vignes de Nantes. Cette association rassemble depuis cinq ans 18 domaines reconnus du Muscadet, dont les vins ont été sélectionnés dans au moins trois grands guides français : Luneau-Papin, Les Cognettes, Jérôme Bretaudeau, Bonnet-Huteau, Domaine de l’Ecu, entre autres. Leur objectif : « reconquérir Nantes », explique Jo Landron.

« Le Muscadet renaît »

Cinq ans plus tard, le message est bien passé et les pros accourent, bien au-delà de Nantes, pour placer plusieurs muscadets sur leurs cartes… ou pour planter un pied de vigne, comme lundi 18 juin pour l’opération « Viens planter ton cep ».

« Nous voulions créer un lien avec ces gens qui nous portent, qui ont foi dans ce que l’on fait, explique Jo Landron. On les fait venir dans l’intimité de notre terroir, c’est quelque chose. » L’opération est aussi solidaire : les ceps étaient vendus (10 euros pièce), et les bénéfices ( y compris ceux de la future cuvée) iront à l’association Do It Your Sel, qui récolte des fonds pour les familles d’enfants polyhandicapés de Loire-Atlantique.

Au-delà du symbole, cette action est un des multiples événements qui indiquent que le vignoble de Nantes est aujourd’hui en pleine ébullition. « Le Muscadet renaît », explique Jo Landron, tout sourire. L’équipe des Vignes de Nantes a joué une grande part dans ce renouveau, mais le vigneron observe une « synergie des actions » dans tout le vignoble. La particularité des Vignes de Nantes, c’est « d’oser faire ce qu’une fédération ne peut pas faire. On ne fait rien de standard. Nous sommes 18 vignerons, 18 expressions différentes. Mais tous ont un objectif commun, exprimer une identité, ancrer le Muscadet. » Les Vignes de Nantes c’est aussi un groupe de « copains », explique le vigneron, une « famille » soudée par les épreuves du gel de 2016 et 2017.

Cet état d’esprit, fait de solidarité, d’esprit d’initiative et de convivialité, était à l’œuvre dans les vignes de la Haye-Fouassière, lundi. Sous le regard bienveillant (mais vigilant) des vignerons, près de 150 sommeliers, cavistes et restaurateurs ont pu manier la ‘bicyclette’ (l’outil qui sert à creuser un trou) pour planter leur cep de vigne, préparé par Jo et Jocelyne Landron. L’opération a été l’occasion d’aborder cette étape méconnue du travail de la vigne : le cordeau, l’espacement des rangs, le greffon, le pralin (les racines enrobées de bouse de vache)… Et l’étape finale, la plus importante : l’arrosage.

www.lesvignesdenantes.com