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Derenoncourt rend son tablier

Auteur

Jean-Charles
Chapuzet

Date

27.07.2023

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Stéphane Derenoncourt décide de transmettre sa société de consulting après 25 années d’une success story à l’américaine. Sauf qu’elle s’est construite dans le Bordelais et lui venait de Dunkerque.

Stéphane Derenoncourt a signé la plus belle réussite bordelaise dans l’univers du vin. Mieux, il sait se retirer. Coup double !

L’information circulait depuis quelque temps, Stéphane Derenoncourt ruminait un départ. On le disait ou on le racontait, les rumeurs enjambant les coteaux, surfant sur le mascaret, au gré des vents contraires. Et le communiqué est tombé. « Après 25 années passées aux commandes de Derenoncourt Consultants, j’ai décidé de transmettre cette fonction, afin de pouvoir me consacrer pleinement à de nouveaux projets », explique-t-il avant d’ajouter : « Il revient désormais à Julien Lavenu, Frédéric Massie et Simon Blanchard, mes associés depuis vingt ans, de poursuivre l’écriture de cette aventure professionnelle et humaine, sachant que leur niveau de compétence les classe, eux et l’équipe que nous avons su créer ensemble, parmi les meilleurs conseillers vitivinicoles. »

Il y a une petite trentaine d’années, le jeune homme débarquait de Dunkerque. À Fronsac d’abord pour faire les vendanges. Son talent était de construire des maisons pour poupées. Un punk de gauche, mais un punk qui comprend très vite, un instinctif. La vigne, le chai, c’est une éponge. On lui propose de venir à Pavie-Macquin, Nicolas Thienpont, qui dirige cette pépite, voit le potentiel de l’hirsute. Tout comme le comte Stephan Von Neipperg du haut de Canon La Gaffelière. Stéphane Derenoncourt prend du galon, il écoute les terroirs, goûte, re-goûte, s’instruit, écoute. Il y a une place à se faire pour le lecteur averti du Pape des Escargots de Henri Vincenot. Il n’y a pas que Michel Rolland dans la vie – du consulting – il y a Stéphane aussi. Il se positionne, s’entoure, porte les meilleurs crus de Saint-Émilion à leur climax. En sus, il est sympa, ne portant pas les mocassins à glands ni le foulard de soie. Un style !

Très vite, ce n’est plus Bordeaux qui le veut, mais le monde entier qui se l’arrache. Derenoncourt Consultants va largement dépasser la centaine de domaines, de la Syrie à la Grèce, de l’Italie bien sûr à la Grande-Bretagne. La réussite est fulgurante, certains écrivent son nom par erreur à la bordelaise : De Renoncourt. Un punk de droite ? Importent surtout sa certaine idée du vin et désormais de la transmission. Dans son communiqué, Stéphane Derenoncourt dit se réserver le château Pavie-Macquin, son bébé, et un chouchou sur l’île de Tinos, le Clos Stegasta. Surtout, confie-t-il, « il me tient à présent à cœur de hisser le Domaine de l’A, que j’ai créé avec mon épouse Christine, parmi les plus hautes références du Bordelais ». Par là, le gamin de Dunkerque, compte « mettre à mal le Bordeaux bashing ». Stéphane Derenoncourt sait d’où il vient et où il est arrivé.