Samedi 14 Décembre 2024
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11.09.2021
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L’interprofession champenoise a décidé de lever le 15 septembre la suspension des expéditions vers la Russie. Celle-ci avait été demandée à la suite de l’interdiction faite aux Champenois d’utiliser la traduction du terme champagne sur leurs contre-étiquettes. Elle estime par ce moyen avoir réussi à éveiller les consciences et être parvenue à mobiliser les gouvernements. Elle n’entend pas pénaliser plus longtemps sa clientèle.
Le 2 Juillet 2021 une loi russe, prenant la profession de court, a interdit aux véritables champagnes issus de l’AOC l’emploi sur les contre-étiquettes de la dénomination « champagne » traduite en russe et inscrite en cyrillique. Celle-ci est désormais réservée aux seuls vins mousseux issus des vignobles russes et respectant la méthode traditionnelle. En réaction, l’interprofession champenoise avait appelé à la suspension des expéditions vers la Russie. Les Maisons et les Vignerons ont dans l’ensemble scrupuleusement suivi cet embargo, démontrant une fois de plus la force de l’esprit collectif champenois. Trois courriers, pour l’instant sans effet, des ministres de l’agriculture, du commerce extérieur et des affaires étrangères à leurs homologues russes ont été envoyés pour demander une suspension de cet interdit qui spolie les Champenois de leur propre appellation.
L’interprofession estimant que la mobilisation champenoise a joué son rôle en permettant d’éveiller les consciences et d’enclencher une prise en compte de ses problématiques de protection de l’appellation par les diplomaties française, européenne et russe, a décidé de lever l’embargo, a-t-on appris de source sûre. Les expéditions pourront ainsi reprendre dès le 15 septembre.
« Vin mousseux » au lieu de « Shampagnskoe »
Il s’agit aussi de ne pas prolonger une situation délicate pour les importateurs russes, qui ne peuvent satisfaire leur clientèle, alors même que la demande comme partout dans le monde n’a jamais été aussi forte et que les fêtes de fin d’année se rapprochent. On notera que les étiquettes principales resteront inchangées faisant toujours apparaître le nom « Champagne » en caractères latins. En revanche, sur la contre-étiquette, devra figurer à la place du terme « Shampagnskoe », la mention « Vin mousseux » traduite en russe. Sera également inscrit en russe « Région de Champagne, France ».
Par ailleurs, comme on le craignait, les Champenois vont devoir subir les démarches pénibles de recertification, qui peuvent passer par l’envoi d’échantillons en vue d’analyses. La Russie envisagerait cependant une certification simplifiée et rapide, ce qui reste encore à confirmer. On notera au passage que cette loi fait aussi beaucoup de mécontents chez les élaborateurs de mousseux russes dont une large majorité employait le terme Shampagnskoe sans utiliser nécessairement des raisins venus de Russie ou sans pratiquer des secondes fermentations en bouteille.
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