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Le Château d’Estoublon racheté par le milliardaire Stéphane Courbit

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

01.10.2019

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L’homme d’affaires Stéphane Courbit devient l’actionnaire majoritaire du Château d’Estoublon en Baux-de-Provence (13).

Le bruit courait depuis quelques mois dans le vignoble des Baux de Provence. C’est chose faite. Rémy et Valérie Reboul-Schneider ont cédé plus de 70% du Château d’Estoublon à l’homme d’affaires Stéphane Courbit. Le couple issu du monde de l’horlogerie suisse (le père de Valérie, Ernest Schneider, qui avait acheté le domaine en 1999 était à la tête des montres Breitling) garde également l’activité de création de produits sur la partie huile d’olives. Stéphane Courbit récupère ainsi dans son escarcelle un beau domaine au cœur du parc naturel régional des Alpilles, 200 ha dont 48 d’oliviers et 18 de vignes, en bio depuis 2002. L’entrepreneur milliardaire est non seulement spécialisé dans le multimédia, la production audiovisuelle et les jeux en ligne mais aussi dans l’hôtellerie de luxe (Airelles Collection). Lov Group possède plusieurs établissements à Courchevel (Les Airelles, racheté en 2007, le Chalet de Pierres en 2010, Aman Le Mélézin, en 2013), à Saint-Tropez (Le Pan Deï Palais) et à Gordes (La Bastide de Gordes acquise début 2014 et dont les cuisines sont dirigées par le chef étoilé Jean-François Piège). En 2016, Lov Hotel Collection a été choisi avec Alain Ducasse Entreprise par l’Établissement public du Château de Versailles pour réhabiliter trois bâtiments historiques et a obtenu la concession d’exploitation des lieux en hôtel pour 40 ans. L’homme d’affaires est aussi actionnaire du groupe de brasseries italo-parisiennes Big Mamma. Il a déjà intégré à la carte de ses établissements les produits du château d’Estoublon.

Travaux prévus en cave et au restaurant

Pas question néanmoins de transformer le château en hôtel (il est protégé en zone agricole) ; la dizaine de chambres restera en locations meublées pour les mariages et événementiels. En revanche, le restaurant construit dans l’ancien chai devrait changer de concept. Des travaux sont également prévus pour créer un véritable pôle agricole qui regrouperait sur Montredon une nouvelle cave gravitaire et le moulin à huile. Côté Vins, Stéphane Courbit a d’ores et déjà sollicité les conseils de l’œnologue international Pascal Chatonnet et de Jean-Guillaume Prats des Domaines Barons de Rothschild ; un audit du vignoble est en cours, suivi par Laurence Berlemont du Cabinet d’Agronomie Provençale. Estoublon est actuellement planté essentiellement en grenache, mourvèdre, syrah, dans une moindre mesure cabernet sauvignon, complétés de 3-4 ha de blancs (marsanne, roussanne, grenache blanc). « L’idée est a priori de monter en gamme sur les vins, notamment avec la cuvée haut de gamme Mogador qui pourrait être déclinée en blanc et en rosé (actuellement seulement en rouge), et peut-être de compléter le vignoble à hauteur de 25 ha, précise le jeune directeur Enzo Berdèche qui reste à l’opérationnel, sans doute bientôt secondé par un jeune oenologue. Actuellement, Estoublon produit environ 85 000 bouteilles par an en moyenne (dont deux tiers en rouge) mais de l’aveu même de Rémi Reboul, le domaine avait rentré cette année « l’une des plus petites vendanges depuis 2002 à moins 40-50% des volumes suite au gel de mai, à la coulure du grenache et aux excès de chaleur cet été, et il n’y avait pas de jus dans les raisins ». Les Reboul avait démarré ces dernières années une activité de négoce d’abord pour le rosé, ce qui avait ouvert des marchés à la marque Estoublon (100 000 bouteilles) en particulier à l’export, et avait commencé à l’étendre en rouge et blanc.

Ci-dessous : Valérie et Rémy Reboul-Schneider.