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Le cognac marque le pas en 2022

Les 212,5 millions de bouteilles de cognac expédiées en 2022 à la surface du globe ont généré un chiffre d’affaires global de 3,9 milliards d’euros. ©Stéphane Charbeau pour le BNIC

Auteur

Olivier
Sarazin

Date

17.01.2023

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215,2 millions de bouteilles ont été expédiées, l’an passé, dans le monde entier. Les volumes livrés ont diminué de 4,8 %. La baisse intervient après un incroyable rebond. Les professionnels parlent d’un « ajustement »

En 2022, la filière cognac a expédié 212,5 millions de bouteilles à la surface du globe, soit 10,7 millions de moins qu’en 2021, a-t-on appris auprès du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), qui réunissait son comité permanent ce mardi 17 janvier 2023.

Les volumes livrés dans les filiales de distribution de plus de 150 pays du monde ont fléchi de moins 4,8 %. Ils ont généré un chiffre d’affaires global de 3,9 milliards d’euros, en hausse de 8,4 %, essentiellement du fait de taux de change favorables et de hausses des prix au détail.

“Confiance raisonnée en l’avenir”

Dans un contexte économique et géopolitique dégradé, marqué par l’inflation et la guerre en Ukraine, ces chiffres ne sont pas considérés mauvais ou inquiétants. La baisse des expéditions intervient après un incroyable rebond en 2021 (+ 16,2 %), au lendemain de la crise sanitaire. La filière parle d’un « ajustement » et d’une « normalisation après une période exceptionnelle ».

Le viticulteur Christophe Veral, président du BNIC, souligne que « 2022 se présente comme la troisième meilleure année de l’histoire du cognac, juste derrière les records de 2021 et 2019. Il se dit à la fois « serein et prudent » et confirme de « réelles perspectives de développement à moyen et long termes ».

Le négociant Alexandre Gabriel, vice-président, évoque « sa vigilance et sa confiance raisonnée en l’avenir ». Il en veut pour preuve les « investissements importants » de ses collègues dans l’outil de production local (on a jamais construit autant de chais dans les deux Charentes). Il ajoute : « Les marchés, bien que plus volatiles, recherchent de plus en plus des produits authentiques et de qualité. Le cognac répond à ces attentes. »

Le détail, marché par marché

L’an passé, les expéditions aux États-Unis d’Amérique (111,3 millions de cols), premier des marchés du cognac, ont baissé de – 3,2 %. Elles ont diminué de – 5,9 % en Europe (34,9 millions de bouteilles) et se sont rétractées de – 12,8 % en Chine (29,6 millions de flacons).

Par ailleurs, le BNIC a dévoilé ce mardi les chiffres de la récolte 2022. La vendange a été plus généreuse que prévu, avec un rendement agronomique régional moyen de 122,42 hectolitres de vins blancs aptes à la production de cognac par hectare. Le rendement en alcool pur par hectare, 12,86 hectolitres AP/hectare, est au-dessus de la moyenne décennale. Les alambics charentais devraient produire 1 068 927 hectolitres AP avant le 31 mars, au-delà de l’objectif de 984 331 hectolitres AP à mettre sous bois.