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Les Vins de France veulent surfer sur la tendance du cocktail

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

13.07.2021

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L’Anivin, Interprofession des Vins de France, investit en 2021 le monde de la mixologie en revisitant des cocktails phares comme le moscow mule et le gin fizz à base de vins de cépage. Un ambitieux programme sur les réseaux sociaux cet été, sur les terrasses à l’automne pour ancrer un nouveau mode de consommation du vin auprès des jeunes.

Les Vins de France ont entrepris de se décliner en cocktails pour intéresser une nouvelle cible de 18-30 ans en quête d’expériences et de nouveaux entrants dans le monde du vin. « Comme nous sommes la plus libre des dénominations, à la fois synonyme de qualité et de créativité, nous avons toute légitimité pour revisiter l’image du vin en s’inspirant des tendances actuelles, affirme Valérie Pajotin, la directrice de l’interprofession l’Anivin*. Car il est plus facile de revisiter des cocktails connus que d’en créer de nouveaux. Après une étude de prospective auprès des moins de 30 ans qui nous a fait comprendre leur intérêt pour les multi-boissons et surtout pour ce qui est frais et coloré, nous en avons déduit que le vin en soi était sans doute trop complexe de prime abord et qu’il était préférable de passer par la mixologie pour faire découvrir les cépages ».

Rajeunir l’image des vins

L’objectif est donc de rajeunir l’image des vins plutôt de cépage pour la pédagogie en les associant aux cocktails low ABV (autour de 7°) qui correspondent aussi à une tendance actuelle. Ces cocktails « French touch », version mule et fizz, déclinés dans les trois couleurs, ont été concoctés par l’expert en mixologie Ugo Jobin (Ugo & Spirits), l’un des initiateurs du spritz dans l’Hexagone. Les « collections » sont lancées en partenariat avec Monin pour miser sur des sirops à la mode. « L’idée est de faire découvrir aux jeunes consommateurs des vins d’abord en cocktails frais et colorés pour les amener ensuite à les goûter nature comme le prosecco qui aujourd’hui n’est pas bu forcément en spritz » surenchérit Valérie Pajotin.

Créer le buzz

L’Anivin entend d’abord créer le buzz avec les recettes sur les réseaux sociaux. « Nous avons choisi Instagram comme canal phare pour le lancement avec une première campagne auprès d’une centaine d’influenceurs lifestyle, vin et food mais également auprès des barmen et mixologues et nous avons remis le lancement en terrasses à septembre, en collaboration avec la maison Richard ». Une trentaine d’établissements dans une demi-douzaine de quartiers parisiens, seront investis avec PLV et soirées-dégustation. Une centaine à terme recevront verres dédiés et kits d’animation. En attendant la montée en puissance de cette nouvelle communication French Touch, le Chardo-Mule (le nom a été déposé) bénéficiera d’une communication en exclusivité chez Monoprix avec animations en juillet et stop rayons. Une opération cavistes avec l’enseigne Nysa et avec les cavistes indépendants d’Ile-de-France relaiera également la communication cocktails cet automne. Sur les réseaux sociaux, les recettes des cocktails ont été confiés à des illustrateurs (Mathilde Bel, Franckie Alarcon, Popy Matigot…) pour créer un univers au graphique contemporain à travers neuf visuels originaux en série limitées. Une prochaine campagne pourrait solliciter graffeurs ou tatoueurs. L’objectif est d’atteindre 10 000 abonnés fin 2021 avec « une pédagogie cool autour des vins de France et des cépages français, de leurs goûts, leurs arômes et d’être un relais ludique des cuvées, par exemple celles médaillées au Concours Best Value Vin De France Selection ».

Autre nouveauté, la mise en ligne d’un « store locator » qui permet à l’internaute en France et ailleurs, de repérer le magasin le plus proche de chez lui, vendeur de VDF. Une première dans le monde des interprofessions. Quant aux plateformes BtoB et BtoC, elles sont réunies sur un domaine socle : vindefrancewines.com , « un nom qui renforce l’image française de la dénomination et affirme son rayonnement international, estime Valérie Pajotin. Ce n’est pas juste un coup de pub mais une vraie stratégie que nous entendons développer rapidement au niveau national et suivre au moins sur cinq ans pour ancrer un nouveau mode de consommation ».

*En 12 ans, la dénomination, créée en 2009 pour remplacer les Vins de Table, a atteint les 315 millions d’équivalents bouteilles