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Les vins libres d’Alsace à l’assaut de Paris

Auteur

Isabelle
Bachelard

Date

12.11.2022

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Cette semaine, la jeune Association des vins libres d’Alsace était présente à Paris, aux côtés des salons professionnels bien établis, La Levée de la Loire, Biotop et Le Bec dans l’Aude. Une nouvelle visibilité pour des domaines alsaciens qu’on découvrira bientôt chez les cavistes et restaurateurs parisiens.

Il y avait du monde le lundi 7 décembre au Ground Control, ce haut-lieu de rencontres derrière la gare de Lyon, clin d’œil à David Bowie comme aux entrepôts réaffectés de New York. Cavistes, restaurants et propriétaires de bars à vin avaient répondu en masse à l’invitation de plusieurs associations de vignerons bio. Au côté des Ligériens réunis dans « La Levée de la Loire », des Audois de « Le Bec dans l’Aude », il y avait une majorité venue de toute la France sous la bannière « Biotop » et une minorité qui représentait une jeune association, celle des Vins Libre d’Alsace (AVLA).

Pour l’AVLA née il y a seulement quatre ans, c’était une première. Jusqu’à présent, ses vignerons réservaient la présentation de leurs vins aux Alsaciens, au cours d’une grande fête estivale qui réunit chaque année des vignerons de toute la France avec en point commun « des vins sans soufre, pour une viticulture d’avenir, dans le respect du sol, de la plante, de l’homme et de sa santé ». L’été dernier, la fête était à Mittelbergheim (Bas-Rhin) et présentait les vins selon son principe habituel, c’est-à-dire par thème et non par vigneron . Aujourd’hui, les vignerons sont venus plus traditionnellement à la rencontre des acheteurs professionnels parisiens. Mais ils ont eu raison, car il n’y a guère eu de pause toute la journée à faire déguster jusqu’à la dernière goutte. Parmi la vingtaine de vignerons qui avaient fait le déplacement, il y avait de jeunes domaines, mais aussi des têtes connues, comme Emmanuelle Milan du Vignoble du Rêveur et Catherine Hirsinger, du domaine de l’Envol, deux transfuges du salon Biotop qui n’ont fait que traverser une allée.

Au moins 60 % sans soufre

À l’origine de l’association les signataires étaient Julien Albertus (domaine Kumpf & Meyer), Mathilde Perron (domaine Beck-Hartweg), Christian Binner (domaine Binner), André Kleinknecht (domaine Kleinknecht), Aurélie Fayolle & Arnaud Geschickt (domaine Geschickt).

Aujourd’hui l’association compte une soixantaine de domaines et fonctionne avec un bureau sans présidence et des membres très actifs. Michèle Ramponi, du domaine Christian Binner explique la démarche : « Le principe de base est d’avoir des vins sans intrants. Mais on a adopté la pratique du petit pas, dès que vous avez une cuvée sans soufre, vous pouvez entrer dans l’association. On s’assure que le nouvel entrant est motivé et curieux, prêt à changer et à échanger. On regarde ce qui se passe chaque année et on s’entraide par exemple lorsqu’une cuvée pose problème ». Bien sûr à la base, tous les domaines doivent être certifiés bio, plusieurs le sont aussi en biodynamie. Pour participer à un salon comme celui de Paris ou le précédent à San Francisco, il faut que 60 % de la production soit sans soufre ajouté. « Nous mettons en commun nos connaissances et nos expériences, avec des soirées techniques ou des achats d’arbres pour la diversification » poursuit-elle. L’association souhaite un équilibre entre ceux qui donnent et ceux qui reçoivent.