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L’IGP Méditerranée se met en Réserve 

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

04.03.2023

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La dynamique IGP Mediterranée, locomotive des IGP du Sud-Est de la France, s’est dotée d’une réserve glissante en rosé pour mieux maîtriser ses volumes commercialisés. 

L’IGP Méditerranée a profité d’une année 2022 difficile au regard des aléas climatiques pour mettre la régulation de l’appellation sur la table. Les discussions ont abouti à la mise en place d’un Volume Individuel de Production Commercialisable Certifié basé sur trois ans de commercialisation pour l‘IGP rosé et un pourcentage de développement jusqu’à 15 %. La réserve glissante sur deux millésimes qui permet de sécuriser l’approvisionnement est plafonnée à 15% de la production. « Au-delà il ne sera plus possible de revendiquer l’appellation si le producteur ne peut justifier d’un acte de vente, commente la directrice de l’IGP Marine Gayrard. Il repassera donc automatiquement en Vins sans IG ou en distillation à N+1. Le dispositif sera renégocié tous les ans par Intervins Sud-Est. Il permet aussi d’étaler la revendication en IGP Med sur l’année en fonction des aléas climatiques. Il s’agit d’inciter les opérateurs à être davantage à l’écoute du marché ».

Mediterranée à succès 

Des neuf appellations d’Intervins Sud-Est, l’IGP Méditerranée sur tout le territoire concerné est toujours la plus dynamique et celle qui remporte le plus de succès « avec les volumes les plus importants et qui se sont même emballés ces dernières années (800-850000 hl en moyenne à 70% rosés ) » reconnaît Marine Gayrard. En parallèle du rosé, la demande s’accroît sur les blancs (10% en Méditerranée, 15% pour l’ensemble des IGP) vendus essentiellement en bouteilles et offrant une belle marge de progression. Les rouges à environ 20% des volumes en Med (30-35% pour l’ensemble) restent stables avec toutefois un objectif de travailler davantage les profils de vins sur le fruit et la fraîcheur. 

Suivent sur le podium les vins d’Ardèche (300 000 hl) élaborés à 90 % par les Vignerons Ardéchois et qui se régulent sur leur territoire, puis les appellations bien ancrées sur leur marché de proximité tels l’IGP Vaucluse ou encore celle des Alpilles perçue comme une AOP et profitant de l’image des Baux-de-Provence, présente surtout en CHR. La commercialisation se révèle plus délicate pour les IGP Pays des Bouches-du-Rhône, Drôme, en concurrence avec Collines Rhodaniennes, l’IGP la mieux valorisée portée par des opérateurs reconnus de crus du Rhône Nord, et Coteaux-des-Baronnies qui reste confidentielle avec une coopérative et six domaines.

©F. Hermine