Dimanche 8 Décembre 2024
©F. Hermine
Auteur
Date
25.07.2022
Partager
La maison de champagne du Sézannais a expérimenté deux nouvelles cuvées de chardonnay, avec et sans bulles, élevées en œufs de grès.
Le petit village de Villenauxe-la-Grande (10) dans le Sézannais a longtemps été plus connu pour son argile à faïence et sa poterie que pour ses champagnes. Au milieu du XIXe siècle, elles étaient des plus réputées et très prisées de la manufacture de Sarreguemines. La maison Marie Copinet a donc opté pour un véritable retour aux sources en réutilisant cette matière locale pour la vinification et l’élevage de ses chardonnays. « Le village comptait de nombreuses carrières d’extraction au XXe et l’argile était renommée pour sa pureté, raconte Marie-Laure Kowal-Copinet qui s’est installée avec son mari Alexandre Kowal en tant que Vignerons Indépendants. La dernière carrière a fermé en 2015 et nous avons racheté les stocks ». Marie, issue du village, avait à cœur de valoriser le patrimoine et le terroir. Les Kowal ont donc fait appel à une start-up de poterie de Limoges qui a la capacité de chauffage nécessaire pour fabriquer cinq œufs en grès de 225 l. avec des cuissons différentes pour les premiers essais.
Naissance en grès
Ce sont finalement les œufs cuits à 1260° qui se révèlent les plus intéressants pour garder la tension du champagne tout en préservant les échanges contenant-contenu. Le pressurage et la vinification se font en cuves avant un élevage de 11 mois en œufs à zéro dosage. Un 100% chardonnay pur et précis, floral sur des notes de fruits blancs, de verveine citronnée, de tilleul et des bulles crémeuses se prolongeant sur une finale saline. La cuvée (49,90 €) pour ce premier millésime 2018 a été baptisée Argilla Villonissa de l’ancien nom du village. Elle a été assortie d’une carafe en grès émaillé d’une capacité de 1,5 l. qui favorise l’oxygénation. Au service, elle génère « moins d’effervescence mais préserve les arômes et apporte de la sagesse à la bulle » estime Marie. Le cinquième œuf a été réservé à un coteaux champenois blanc (55 €), à savoir le même chardonnay de base mais sans prise de mousse, sur la minéralité et la rondeur, fruité et aromatique où l’on retrouve la finale saline.
La Maison Marie Copinet (du nom de jeune fille de Marie-Laure) a été créé en 2016 avec quelques vignes familiales très éclatées et celles récupérées par Alexandre dont le grand père était également vigneron. Le couple dispose désormais de 9 ha (dont 7,5 en propre), repartis entre le Sézannais, la Côte des Bar, la vallée de la Marne et celle de l’Ardre. « Mes parents ont décidé de devenir vignerons quand le vignoble du Sézannais a commencé à se développer dans les années 70 », raconte Marie-Laure. Apres ses études viti-oeno, elle décide de créer sa propre maison avec Alexandre. Ils construisent une cave ultramoderne en 2016 et commercialisent environ 70000 cols par an. Le dernier défi a été le passage en bio, amorcé en 2017 avec une certification décrochée en 2021.
Articles liés