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Médoc : les primeurs chez Phélan

Auteur

La
rédaction

Date

07.04.2013

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Le château Phélan Ségur reçoit l’Union des Grands Crus de Bordeaux. À partir de mardi, plus de 3 000 personnes sont attendues pour les dégustations.

Officiellement, la campagne des primeurs débutera la semaine prochaine. Dans les faits, les châteaux reçoivent des visiteurs depuis une bonne dizaine de jours. Pour le monde de la viticulture, c’est un temps fort. Des milliers d’acheteurs venus de toute la planète parcourent l’élite des propriétés pour déguster le nouveau millésime. Après quelques jours de « réflexion » et de « négociation », producteurs et acheteurs se mettront d’accord sur un prix.

Sur ce marché, l’étape est déterminante. La commande, elle, ne sera livrée que dix-huit mois plus tard, une fois la période d’élevage terminée. Cette année, le château Phélan Ségur, qui ne fait pas partie du classement 1855, a le privilège d’organiser la dégustation de l’Union des grands crus de Bordeaux (dont il est membre) pour les appellations Saint-Julien, Pauillac et Saint-Estèphe. En 2012, le « réceptif » avait eu lieu au château Lagrange. Et l’année d’avant, il s’était tenu à Branaire Ducru.

Un challenge à relever

Du côté de Phélan Ségur, qui rassemble 70 hectares en plein cœur de la prestigieuse appellation Saint-Estèphe, on estime que « l’organisation de ces primeurs est un beau challenge à relever. Pour nous, c’est la première fois ! » s’enthousiasme Véronique Dausse, la directrice de la propriété. Après avoir postulé à la prise en charge de l’événement, – il mettra en scène 25 châteaux des trois appellations -, la copie de Phélan, un bien de la famille Gardinier, a donc été retenue par l’UGCB. « Nous avons eu la nouvelle le 20 décembre dernier. Et depuis, nous travaillons d’arrache-pied pour être à la hauteur de la confiance accordée », relaie encore Marie-Dominique Larrebat, au château depuis ving-cinq ans. Pour elle, « c’est un super projet d’équipe ! »

Des journées intenses

Dans un château qui compte une trentaine d’employés à l’année, l’organisation de ces primeurs sous la « marque » UGCB devrait laisser quelques souvenirs en terme d’intensité de travail. Des chiffres permettent de le deviner. En trois jours (9, 10, 11 avril), Phélan Ségur verra débouler 3 700 visiteurs. « Chaque jour, ils seront entre 500 et 600 à déjeuner sur place », précise Marie-Dominique Larrebat. Soit un peu plus de 1 500 repas. L’affaire a été confiée à un traiteur… Dans le même temps, le personnel du château devra veiller au bon déroulement des dégustations. Le cahier des charges de l’UGCB est strict.

Rien ne doit perturber le moment où le professionnel se concentre sur le millésime. La qualité de l’environnement proposé participe à la réussite des primeurs. Les 25 châteaux accueillis, venus à la rencontre des acheteurs et autres clients, doivent se sentir en confiance. La pression sera donc de mise pour Phélan Ségur et sa direction.

La stratégie de Phélan

Sur le marché, Phélan Ségur, qui n’imprime pas la mention « cru bourgeois » sur ses étiquettes, mais bénéficie d’une forte notoriété, se porte bien. Si une partie de sa production est « aspirée » par l’Asie (environ 20 %), l’essentiel des bouteilles se vend sur les marchés historiques. L’Europe et les États-Unis restent les principaux clients.

Enfin, dans un climat qui se veut serein, Véronique Dausse travaille à la promotion de l’appellation Saint-Estèphe. « Il y a beaucoup de sang neuf arrivé sur cette appellation. Ensemble, nous avons la volonté de faire évoluer nos propriétés et de rentrer dans une nouvelle période », dit-elle.

À l’échelle du monde du vin, jouer collectif n’est certainement pas une mauvaise stratégie.

Julien Lestage