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Vins de marque 2.0 : comment Les Jamelles restent dans l’air du temps

Catherine Delaunay. ©Antoine Martel - Photographe. ©DR (photo de droite)

Auteur

Yoann
Palej

Date

31.10.2025

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Dans un marché saturé d’étiquettes et en quête d’authenticité, comment une grande marque reste désirable ? On fait le point avec Catherine Delaunay, fondatrice des Jamelles, marque née en Languedoc dans les années 90.

« Depuis le début, j’ai à cœur de représenter chaque cépage à travers le ou les terroirs qui lui correspondent le mieux. » Cette phrase résume la philosophie de Catherine Delaunay, œnologue d’origine bourguignonne, installée depuis trente ans en Languedoc. Elle revendique une approche « précise, presque instinctive », nourrie par une double exigence : constance du style et fraîcheur du propos. « C’est une démarche que j’ai puisée dans mes origines : rechercher pour chaque vin l’équilibre le plus juste entre typicité, fraîcheur et expression aromatique. La constance, c’est notre colonne vertébrale ; le renouveau, ce sont les projets qui nous animent. »

Le renouveau utile

Cette dynamique s’exprime à travers Les Petites Jamelles, une gamme en IGP Terres du Midi née d’une envie de liberté. « On y retrouve l’attention portée aux cépages, mais aussi une autre facette de notre savoir-faire : l’art de l’assemblage. En choisissant cette appellation, on a voulu valoriser nos vins sous un angle plus libre, plus créatif. », explique-t-elle. La collaboration avec l’illustratrice Aurélie Castex a donné à la marque un nouvel élan visuel.

« Elle a su créer un univers fort, lisible, très évocateur de l’esprit français. Cette touche ‘bistrot chic’ plaît énormément, notamment à l’international. » Le succès est au rendez-vous : +150 % de volumes aux États-Unis par rapport aux prévisions, et une belle dynamique en France. Autre illustration de cette ouverture, la cuvée Reflets Secrets, un rosé Pays d’Oc pensé pour conjuguer finesse et tenue : « Je voulais montrer que le Languedoc peut produire des rosés élégants et équilibrés, tout en gardant une vraie personnalité. »

L’innovation responsable

Le souci du détail s’étend jusqu’au flacon. La bouteille signature des Jamelles est passée de 630 g à 500 g en 2019, et désormais 420 g. « Cette étape s’imposait, à la fois pour nos engagements RSE et pour répondre aux attentes de certains marchés. Le défi, c’était de ne rien céder sur l’esthétique : silhouette, gravure et bague carrée ont été conservées », détaille Catherine Delaunay. Aucun problème de casse, des gains logistiques à l’export : « Nos clients sont contents, et nous, on avance concrètement dans la réduction de notre empreinte carbone. »

La nouvelle bouteille signature des Jamelles. ©DR

Pour la Bourguignonne, les grandes marques ont aussi une responsabilité pédagogique : « Elles doivent rendre les choses lisibles et accessibles, sans donner de leçons. Nos vins sont même utilisés par certains centres WSET en Asie pour former aux cépages. » Trois engagements d’ici 2026 : généraliser la bouteille allégée, adopter des étiquettes en papier 100 % recyclé et trouver une solution plus vertueuse pour la capsule.

L’export tire la croissance

La question du juste prix reste centrale dans un segment chahuté : « Le juste prix, ce n’est pas un chiffre, c’est la valeur que la marque crée. Cela passe par la qualité du raisin, la fidélité aux partenaires et une vraie attention au détail. » Si l’export – Canada et Royaume-Uni en tête – tire la croissance, la France reste plus contrastée ; mais les innovations comme Les Petites Jamelles ou Reflets Secrets « redonnent de la dynamique ». « Je ne cherche pas à surprendre, mais à rester juste », conclut Catherine Delaunay. Chez Les Jamelles, la constance donne le cap, le renouveau l’allure : une ligne de conduite qui, depuis trente ans, maintient la marque dans l’air du temps sans jamais céder aux effets de mode.

Terre de Vins aime

Reflets Secrets 2024, IGP Pays d’Oc, 10,10 € et 24 € le magnum (prix public TTC)
Rosé de précision né de grenache, cinsault, syrah… et d’une touche décisive de mourvèdre qui apporte profondeur et tenue sans alourdir. Pressurage direct, vinifications séparées, élevage sur lies fines : un jus pâle et lumineux, à l’éclat d’agrume, trame salivante, minéralité subtile, finale nette.
À table : carpaccio de dorade, salade de tomates anciennes, cuisine iodée ou épicée.