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Nuits-Saint-Georges : les Hospices promettent une vente exceptionnelle

Jean-Marc Moron et Aymeric de Clouet devant les 19 cuvées de la vente des Hospices de Nuits ©F. Bouyé

Auteur

Fleur
Bouyé

Date

29.02.2024

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Le 10 mars prochain, aura lieu la 63ème vente des vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges. Rendez-vous est donné aux acheteurs potentiels ou confirmés à 14h30 dans le prestigieux cadre du Château du Clos de Vougeot pour des enchères au profit des hôpitaux de Beaune et de Nuits sans oublier la Fondation Drevon, institution dijonnaise qui soutient la recherche médicale et la mobilité des jeunes médecins, destinataire, cette année, de la pièce « Cuvée des bienfaiteurs ».

Une vente sous les meilleurs auspices
Le jeu de mots est facile mais reflète bien l’optimisme ambiant à l’approche de ce rendez-vous incontournable de la Côte de Nuits chaque deuxième dimanche de mars. A l’instar du Domaine des Hospices de Beaune, le Domaine des Hospices de Nuits fut enrichi de donations depuis sa création en 1270 et compte aujourd’hui 12,5 has caractérisant l’appellation Nuits-Saint-Georges, une cuvée de Gevrey-Chambertin étant l’exception qui confirme la règle ! Laurent Delaunay (Maison Edouard Delaunay), dont la famille fait partie des principaux acheteurs historiques, caractérise ainsi les vins dégustés sur fûts : « De très beaux équilibres, des tannins soyeux et une superbe maturité ». L’usage veut que les futurs acquéreurs soient accueillis au chai en amont de la vente pour découvrir les différentes cuvées, cela en compagnie de Jean-Marc Moron, régisseur du Domaine accompagné d’Aymeric de Clouet, expert en vins.

2023 : un millésime généreux !
19 cuvées vont donc être présentées en 150 fûts et vendues en primeur avant d’être élevées par un négociant-éleveur bourguignon. Un beau volume mais que de « sueurs froides » pour en arriver là, confirme Jean-Marc Moron ! La qualité incontestable des cuvées dégustées est le fruit d’un travail acharné à la vigne tel l’ébourgeonnage et des vendanges vertes en juillet et en août pour contrôler le rendement. « Mi-mai, nous avons 16 raisins par pied, c’est trop ! », précise-t-il. Le climat fantaisiste a fait craindre de nombreux dangers, les projections de date des vendanges ont fait le grand écart, les PH des vins sont très élevés… « Une constance d’un millésime à l’autre, ce sont les sueurs froides de Jean-Marc ! », s’amuse Aymeric de Clouet. Pour ce dernier, l’originalité et la bonne surprise de ce millésime est que « l’analyse contredit la dégustation, comme si la chaleur avait brûlé l’acidité, les vins allient remarquablement puissance et fraîcheur, les typicités des terroirs sont bien présentes alors qu’elles sont normalement estompées lors des millésimes solaires ».

Les cuvées se succèdent, chacune a son caractère : « Sur Nuits, nous avons la chance d’avoir une multitude de terroirs très différents », explique encore l’homme de l’art qui ne souhaite pas « trop travailler sur les cuves pour que ces terroirs s’expriment avec justesse ». Nous avons apprécié l’ampleur du Gevrey, le côté floral et frais du Nuits-Saint-Georges Les Lavières, « plus Vosne que Nuits », la tension paradoxalement aérienne du 1er cru Les Vignerondes, les 3 cuvées 1er cru Les Didiers Monopole, rondes et structurées, au toucher de velours, pour ne citer qu’elles. Les Saint-Georges issues des plus vieilles vignes mériteraient assurément l’appellation grand-cru tant attendue !

C’est donc très confiants que les deux experts envisagent la vente : « J’attends une vente à la hauteur du millésime, qui fut compliqué mais dont les retours des professionnels sont excellents suite aux dégustations » (Jean-Marc Moron) ; « On attend de retrouver les fidèles de la vente qui seront très satisfaits et on espère de nouveaux acheteurs qui se convertissent aux vins des Hospices de Nuits » (Aymeric de Clouet). L’élégance et la « race » de ces vins couplées à l’animation expérimentée de maître Cortot (commissaire-priseur) sans oublier l’appui du parrain comédien Eric Logerias, passionné par la Bourgogne depuis le tournage du Sang de la vigne, feront sans nul doute de cette vente un très grand cru !