[Primeurs] Bettane : un millésime 2012 globalement prometteur dans le Médoc

Michel Bettane était en terres médocaines hier. Les grands crus dégustés en Primeurs sont à la hauteur de leur réputation.

« Dans le Médoc, on peut être optimiste, c’est un bon millésime dans l’ensemble, et même un très bon millésime pour les grands crus » selon Michel Bettane. Le spécialiste était à Saint-Julien et Pauillac hier matin, et l’après-midi en Haut-Médoc. Il livre ses impressions à Terre de vins.

La hiérarchie du terroir parle

« Je vais faire grincer des dents ceux qui veulent chambouler la hiérarchie du terroir, mais cette année elle est bel et bien respectée » prévient Michel Bettane. Les grands crus sont en ce millésime 2012 « des vins complexes, avec une étoffe immédiate et un caractère fruité. Ils pourront même s’avérer surprenants car ils dépasseront en harmonie les autres millésimes ». Ainsi, par rapport à 2011, les vins du millésime 2012 « auront plus de charme et de délicatesse de texture ». Le spécialiste confirme l’excellence de grands noms « auxquels on peut faire confiance » : Léoville Las Cases à Saint-Julien (2nd grand cru classé) qu’il juge « éblouissant », ou Pichon-Longueville Baron et Pichon-Longueville Comtesse de Lalande à Pauillac (2nd grand cru classé). Parmi des vins « certes de luxe, mais plus accessibles », Michel Bettane a eu un coup de cœur pour quelques 5èmes grands crus classés de Pauillac, tels que les châteaux Grand-Puy Ducasse, Haut-Batailley ou Pedesclaux.

En revanche, « il sera difficile de trouver des petits crus, à moins de 15 euros, de haute qualité » concède-t-il. Dans une gamme de prix abordable, il conseille tout de même à Margaux le Château la Tour de Mons (cru bourgeois) ou le Château Siran.

Diversité et qualité au rendez-vous

En ce millésime 2012 climatiquement compliqué, les châteaux ont dû faire un choix. Alors que certains ont tout misé sur le Cabernet-Sauvignon, d’autres ont pris le parti d’intégrer du Merlot dans leurs échantillons de dégustation. Deux stratégies avec à la clé des vins « très différents dans le Médoc cette année ». Mais « c’est aussi ce qui fait la richesse du monde du vin » se réjouit Michel Bettane. Au-delà de cette diversité, il est ravi de constater les progrès réalisés par plusieurs propriétés. « Il faut en être conscient, avec un tel climat difficile en fin de vendanges, il y a dix ou vingt ans, le dixième de ces qualités n’aurait jamais été atteint » rappelle-t-il. « Les propriétés ont beaucoup trié pour ne garder que les raisins parfaitement mûrs » précise-t-il. Un degré d’exigence élevé qui devrait, selon lui, satisfaire pleinement les attentes des consommateurs.

Michel Bettane est ce matin à Margaux pour le dernier jour de la semaine des Primeurs.

Laura Bernaulte