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[PRIMEURS] Rabaud-Promis : « En 2013, n’oubliez pas les sauternes »

Auteur

La
rédaction

Date

09.04.2014

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Semaine des Primeurs, suite : produit dans des conditions climatiques délicates, le millésime 2013 est mitigé à Bordeaux. Mais les liquoreux, après une année 2012 compliquée, tirent leur épingle du jeu.

« Je n’ai qu’une trouille pour les Primeurs 2013, c’est que l’on ne parle pas ou mal des sauternes. » La semaine des Primeurs à peine achevée, Thomas Déjean (co-propriétaire du château Rabaud-Promis, 1er grand cru classé de Sauternes) est inquiet. Le millésime 2013 est décrié à Bordeaux. Il craint que cette année « passable pour les rouges » ne tombe dans l’oubli. Et avec elle les Sauternes. Un scénario qui n’est pas sans rappeler le millésime 2007, lui aussi compliqué. « Cette année-là, il y a eu de très belles choses en sauternais, pourtant elles sont passées aux oubliettes » déplore-t-il. Thomas Déjean aimerait que ce millésime ne subisse pas le même sort.

« En 2013, les liquoreux sont des réussites »

Le propriétaire est conquis par ce millésime. La fraîcheur est plus prononcée, le sucre moins marqué. Une originalité pour de multiples sauternes. Pas pour Rabaud-Promis. « Cette acidité assez élevée, avec des notes d’agrumes, c’est quelque chose qui plaît dans mes vins » explique-t-il. Le point fort de ces sauternes modernes, plus vifs et plus légers ? « Ils peuvent être placés à n’importe quel moment sur la table. Que ce soit à l’apéritif ou sur un poulet le dimanche, c’est un millésime accessible » répond Thomas Déjean. Un bon point pour les sauternes, encore bien souvent considérés selon lui comme un produit de luxe.

« Des vins d’artisans »

En 2013, chacun a plus que jamais apposé sa patte sur son vin. Les viticulteurs ont dû compenser par leur travail le climat capricieux. Une veille de chaque instant vitale pour la survie du millésime. « Il a fallu piloter avec précision à toutes les étapes, tel un pilote au volant d’une voiture de course » décrit le viticulteur. Pour garder la pureté aromatique de Rabaud-Promis, une sélection drastique a été opérée lors des vendanges. Sélection qui a pour conséquence un rendement diminué de moitié. La propriété vend 50% de sa production en direct et 50% au négoce. Côté prix, statu quo par rapport à 2012. « Les Sauternes ne représentent que 1, 2% des vins de Bordeaux. Le négoce est peu porté sur les liquoreux. Une variation de prix ne changerait pas les choses pour nous » explique-t-il.

Malgré ce manque de volume, Thomas Déjean n’est pas inquiet. La propriété a encore du stock à proposer, à partir du millésime 2010.

Laura Bernaulte