Accueil Recyclage : le bouchon de liège part en campagne

Auteur

Anne
Serres

Date

30.06.2021

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En 2020, 60 millions de bouchons de liège ont été recyclés pour presque 3 milliards de bouteilles de vin consommées* en France et bouchées de liège. Avec sa nouvelle campagne, l’association Planète Liège veut améliorer cette performance en informant le consommateur.

Le recyclage des bouchons de liège est une filière circulaire créée en France au tournant des années 2010. Les urnes de collecte de bouchons ont fleuri sur le réseau des cavistes Nicolas et d’autres distributeurs, et notamment l’enseigne Auchan, engagée très tôt dans cette démarche. “On compte 2000 points de collecte aujourd’hui” explique Nicolas Mensior Président de la Fédération Française du Liège, a.k.a. Planète Liège, “nous voulons développer ce maillage pour améliorer la quantité de collecte et informer le consommateur pour améliorer cette quantité ET la qualité de la collecte. Nous trouvons encore dans nos urnes trop de bouchons qui ne sont pas de liège. Nous créons une marque collective qui permettra au consommateur de savoir, dès le premier coup d’œil, dès qu’il achète la bouteille, qu’il peut participer à l’économie circulaire du recyclage du liège.”
Pour trouver le point de collecte le plus proche de chez vous sur le site de Planète Liège, cliquez ici.

Planète Liège souhaite encourager le réflexe de la collecte des bouchons chez le consommateur. “Je ne connais pas un consommateur qui n’est pas désireux de recycler s’il connaît le chemin”, résume Xavier Leclerc pour Auchan.
Sur simple demande auprès de Planète Liège, les producteurs pourront apposer sur leur bouteille la marque collective “Liège Recyclable” à côté du bandeau de consigne de tri, obligatoire pour tous les embouteilleurs. L’enjeu est de convaincre ces derniers d’utiliser un énième visuel sur leur contre étiquette. La parole est au distributeur, Xavier Leclerc pour Auchan : “La marque Liège Recyclable est très simple, dans un univers où le consommateur est assailli de labels. Le fait qu’elle soit collective colle à cette lisibilité solidaire. Le message est on ne peut plus clair : “Liège Recyclable”, point. Tout ce qui est facilitant pour le consommateur est essentiel pour nous. Nous l’appliquons à nos marques propres. Quant à nos fournisseurs, si nous ne pouvons les obliger, nous pouvons les inciter à adhérer à cette marque collective. Depuis 10 ans nos bouchons sont labellisés FSC, nous avons été les premiers et nous franchissons une étape supplémentaire. Par cette communication sur nos bouteilles, avec des mots simples, nous intégrons le consommateur et sa décision d’achat dans l’économie solidaire dont nous sommes tous prescripteurs.”

Du bon côté de l’histoire et de l’économie

João Rui Ferreira, président D’APCOR (Associação Portuguesa da Cortiça, l’association portugaise du liège – le Portugal est, de très loin, leader dans la production mondiale de liège) explique que “nous sommes du bon côté du développement économique ; la culture du liège repose sur une gestion patiente et extensive des espaces naturels. On ne coupe pas d’arbres pour faire des bouchons, on entretient une forêt et tout un écosystème environnemental et humain”. De son côté, Carlos de Jesus rappelle pour Amorim, le leader portugais et mondial de la production de liège, l’importance du marché français dans la production et la consommation de vins de qualité, et donc bouchés de liège. “La France, premier pays consommateur de vin, historiquement et culturellement, s’engage à protéger la filière du liège, l’une des filières européennes les plus emblématiques du développement durable, avec un programme construit de recyclage, dans le cadre d’une économie circulaire et solidaire. C’est un message très puissant, qu’il faut relayer.”

Les bouchons collectés sont revendus à un opérateur portugais qui les renvoie au Portugal pour les broyer sous forme de granulés qui seront transformés en plaques d’isolation, objets de décoration, semelles de chaussures… “en tout sauf en bouchon”, précise Nicolas Mensior. Le bénéfice de la revente va à des associations caritatives et finance, notamment, la plantation de chênes-lièges en France (2000 plantés l’an dernier) pour alimenter la production française de bouchons.

Il existe en effet un filière liège en France, dans les Pyrénées-Orientales, notamment, le bouchonnier Diam, basé à Céret, dans les Pyrénées-Orietales, a créé un programme de formation de leveurs de liège qui fait venir des spécialistes portugais de la levée de l’écorce sur le chêne (dont on extrait ensuite les bouchons) pour former de jeunes apprentis français à cette technique.

Tout est bon dans le bouchon (de liège)

Une campagne de communication accompagne la mise à disposition de la marque collective, avec le slogan “le bouchon de liège, le seul bouchon qui a tout bon” et des affichages à l’images des 10 Commandements qui sont autant d’engagements, en commençant pas le numéro un “Tu ne détruiras pas la forêt”.

*La consommation de vin en France représentait 4,2 milliards de bouteilles en 2019 (chiffres Vin&Société, il peut s’agir d’un “équivalent bouteilles” dont il faut soustraire les BiB). La part de marché du bouchon de liège en France est de 7 %. Sur cette base, en arrondissant et en estimant pour 2020, on arrive au chiffre très approximatif de 2,5 à 3 milliards de bouteilles bouchées lièges et consommées en France.