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Tourisme, le vin a la cote

Auteur

La
rédaction

Date

12.10.2009

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Alors que le tourisme – fortement touché par la crise économique – connaît une baisse inévitable, un phénomène intéressant a lieu dans les vignobles français. Depuis quelques années, l’oenotourisme attire de nouveaux adeptes, au-delà des riches étrangers et des fins connaisseurs. Sophie Gaillard, chargée de l’oenotourisme à l’Office du tourisme de Bordeaux, a dénombré 22000 voyageurs venus visiter les domaines viticoles bordelais l’année dernière. Avant de préciser que « les visites de châteaux dans le vignoble bordelais ont grimpé de 8% depuis le début de l’année »*.C’est ce que nous confirme Xavier Piton, le gérant du Château Belles-Graves. Situé dans la commune de Néac, à 5 kilomètres de Libourne, ce domaine a été l’un des premiers de Lalande de Pomerol à investir dans la construction de chambres d’hôtes en 2002. Il nous confie que cette année 2009 est de loin la plus bénéfique en terme de tourisme dans sa propriété. Depuis le mois d’avril, il « en est à plus de 80% du remplissage des chambres ». Néanmoins, il ajoute que « la clientèle étrangère s’est moins déplacée dans nos vignobles que les années précédentes » : le Château Belles-Graves a reçu cette année deux tiers de Français pour un tiers d’étrangers. Ces derniers sont d’origines très variées, mais les Belges se démarquent par leur grand nombre. Essentiellement « des Flamands connaisseurs en vin. Ils viennent en voiture pour acheter des caisses dans plusieurs coins de la région ». Les Français amateurs, eux, sont plutôt motivés par une curiosité vers le métier de vigneron.

Ce développement du tourisme viticole, explique Xavier Piton, « est lié à l’évolution de la perception du vin par le public. Par le passé, la connaissance du vin était réservée à une certaine élite. Alors qu’aujourd’hui la relation du consommateur au produit s’est complètement libérée. Les gens ont désacralisé le vin. Leur approche du produit est bien plus spontanée ».

Ce constat devrait faire réfléchir plus d’un viticulteur. Car si l’accueil des visiteurs n’intègre pas leur profession, cet exercice revêt un aspect économique intéressant. Les chambres du domaine de Belles-Graves ne rapportent que 5 à 10% de son chiffre d’affaire annuel, mais entraînent également une importante vente directe. Mieux encore, les clients satisfaits deviennent des consommateurs fidèles.

* : source AFP