Dimanche 8 Décembre 2024
La Trump building ©Carlos Herrero:
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09.11.2024
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Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump avait imposé des taxes douanières importantes sur les vins et spiritueux français (entre autres), entrées en vigueur dès le mois d'octobre 2019 puis par la suite suspendues. Avec sa réélection, les viticulteurs redoutent le retour de ces fameuses "taxes Trump".
Pendant la campagne électorale, celui qui est désormais appelé à être le 47e président des États-Unis a promis des taxes supplémentaires sur les produits importés fabriqués à l'étranger. Défenseur de « l'Amérique d'abord », il avait imposé lors de son premier mandat, avec effet à partir de 2019, des droits de douanes qui s'élevaient à 25 % sur les vins tranquilles en deçà de 14% d'alcool et conditionnés dans des contenants de moins de deux litres. Un an plus tard, l'administration américaine annonçait que cette taxe additionnelle s'appliquerait également aux vins tranquilles de plus de 14% ainsi qu'aux cognacs et brandies d'une valeur de plus de 38 dollars par litre - donc les produits de plus haute qualité. « Pour moi, “tarif douanier” sont les plus beaux mots du dictionnaire », a-t-il déclaré lors d’une interview récente accordée à l’Economic Club of Chicago. Ces sanctions punitives avaient été lancées dès 2018 par le républicain en représailles au différend commercial opposant Boeing à Airbus. S'est ensuivie toute une liste de produits fortement taxés, mise en place par l'USTR (Bureau du représentant américain au commerce) comme les sacs à main, cosmétiques, fromages, cafés, olives, vins et spiritueux. Avant sa suppression par le désormais ex-président Joe Biden, la taxe vin de Donald Trump avait occasionné un impact économique estimé à 500 millions d'euros, et une chute de 40 % des exportations des vins Français vers les États-Unis, d’après les estimations de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS). Des mesures de crise exceptionnelles avait été adoptées par la Commission Européenne en 2020 avec la destruction de surstocks de vins « la distillation en alcool destinées à des fins industrielles ou énergétiques et le soutien au stockage privé de vins. La mesure de distillation de vins a permis de transformer en alcool non alimentaire, avant les vendanges 2020, près de deux millions d'hectolitres de vins français. Cette première campagne de distillation a été suivie d'une seconde jusqu'en mars 2021 à hauteur de millions d'hectolitres * » explique le Ministère de l'agriculture et de l'alimentation.
Trump n'a eu de cesse de répéter durant sa campagne qu’il envisageait une taxe douanière universelle d’au moins 10%, voire 20%, quel que soit le pays d’origine (60% pour les produits importés de Chine). Il souhaite financer avec cela des baisses d'impôts nationales. Or, les États-Unis sont le premier pays consommateur de vin français avec 14,4 % des ventes totales et premier client des vins et spiritueux français. « Après deux années de très forte croissance, les États-Unis baissent de 22% par rapport à 2023, retrouvant leur niveau d’exportation de 2019, à 3,6 milliards d’euros. Une pause qui s’explique, d’une part, par la nécessité des importateurs et distributeurs de rationaliser les stocks constitués sur le marché au cours des deux dernières années et, d’autre part, par l’impact de l’inflation sur le revenu disponible des ménages, accentué par la fin des dispositifs d’aide gouvernementale » expliquait la FEVS en février 2023 à l'occasion de la présentation des chiffres annuels.
Dans un communiqué du 6 novembre, Gabriel Picard, président de la FEVS indique : « Je ne doute pas que, dans ce nouvel environnement des relations transatlantiques, nous saurons ensemble créer de la valeur pour que nos secteurs continuent d’irriguer les emplois dans leurs territoires respectifs. » Invité de nos confrères de France 5 hier soir, Roland Lescure, vice-président de l'Assemblée nationale et ancien ministre de l’Industrie et de l’énergie, explique : « l’investiture du nouveau président se déroule le 20 janvier prochain. Donald Trump va agir, il va falloir réagir (...) et en appliquer autant. Mais surtout il faut qu'on investisse pour ne plus dépendre des produits américains. 600 milliards d'euros seront au moins nécessaires. Il va falloir économiser sur les dépenses ou par un endettement européen qui financeront ces investissements à venir et surtout les emplois de demain et qui permettent de répondre à l'attaque offensive américaine ».
*source chiffres : JO Sénat du 17/06/2021
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