Jeudi 10 Octobre 2024
Ci-dessus : Sophie Destruhaut dans ses vignes.
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Date
08.09.2020
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Au Clos du Jaugueyron, une pépite margalaise (et en Haut-Médoc), les vignerons Stéphanie Destruhaut et Michel Théron vont donner les premiers coups de sécateurs en ce milieu de semaine. Les vendanges s’annoncent belles voire très belles. Stéphanie délivre son optimisme à Terre de Vins.
Êtes-vous dans les starting-blocks ?
Oui clairement, on commence à briefer les vendangeurs car nous commençons mercredi. Nous avons des merlots sur la commune de Macau qui sont déjà bien mûrs. Et, à notre avis, les cabernets sauvignons vont suivre de près, tout devrait s’enchainer. A nouveau, il y a de la chaleur qui est annoncée donc je ne pense pas que nous fassions de pause entre les récoltes des différents cépages. On a aussi de jolis petits verdots que l’on a sauvés du gel avec des bougies. Ils sont plein de jus. On devrait les vendanger soit entre les merlots et les cabernets, soit cette année plutôt vers la fin, on se décide souvent la veille pour le lendemain car le petit verdot lâche très vite. Enfin, nous devons être vigilants car des orages et des pluies sont annoncées autour du 15 septembre. Il faudra surveiller l’état sanitaire des cabernets. Encore une raison d’enchainer…
Comment se présente cette vendange en termes qualitatif et quantitatif ?
Ça se présente très très bien, c’est beau, c’est sain, c’est goûteux. Il faut noter qu’on a des grains assez gros. La vigne a profité des pluies du mois d’août. C’est très positif par rapport aux récoltes passées. Il y a eu un peu de coulure et un peu de mildiou mais nous nous en sommes très bien sortis cette année, ce fut virulent mais on a travaillé comme des fous. Le millésime 2018, avec la forte pression de mildiou, nous a servi de leçon, on a gagné en expérience. Cette année, des vignobles conduits en conventionnel sont parfois plus touchés que nous qui sommes en biodynamie. Dans l’ensemble on est très contents. Les vendanges sont aussi belles qu’en 2015 ou 2016 mais il y avait des grains moins gros dans mon souvenir. Ça dépend bien sûr des parcelles.
Ce sont des vendanges dans un contexte particulier, qu’en est-il du volet économique chez vous ?
On souffre comme tout le monde de ce qu’il se passe en tant que privation de lien social : pas de voyage ni de dégustation… Mais sur un plan purement financier, on s’en sort très bien, on a bien travaillé avant le confinement, ça s’est arrêté net à partir de la mi-mars mais le bilan économique se lisse sur l’année. Les expéditions sont reparties, nous passons très peu par la place de Bordeaux compte-tenu de notre faible production de 7 hectares. Des vins partent actuellement au Québec, à Hong-Kong, en Suisse, en Allemagne et même de manière improbable au Brésil et au Mexique. On a une clientèle très fidèle. La grande interrogation concerne les États-Unis, c’est l’épée de Damoclès. Et Nous attaquons une période très importante avec l’arrivée des fêtes, heureusement que la période de confinement ne fut pas à l’automne. On croise les doigts pour continuer à ce rythme tout en se préparant – sait-on jamais – au pire.
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