Accueil Vin, environnement et solidarité au Château Latour

Auteur

Jean-Charles
Chapuzet

Date

16.12.2019

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À l’initiative de l’association « Les Vignerons du Vivant », une centaine de professionnels se sont réunis aujourd’hui pour un brainstorming au Château Latour. En sus de toutes les questions environnementales, l’idée d’intégrer les « Apprentis d’Auteuil » dans les vignobles bordelais poursuit son chemin. Explication.

« C’est une journée de conférences réservée aux professionnels, le Château Latour reçoit une centaine personnes pour échanger autour de thèmes comme l’agro-foresterie, l’implantation de couverts végétaux, la vie des sols, l’intégration de stagiaires, etc., tous les sujets qui sont essentiels aujourd’hui à notre métier de vigneron », explique Hélène Génin, la directrice technique du Château Latour. L’embryon de cette démarche vient des « Vignerons du Vivant », cette toute jeune association de propriétaires notamment décidés à recruter des stagiaires au sein d’une autre association, les Apprentis d’Auteuil.

Ainsi, une chance est donnée à des jeunes en difficulté qui ignorent le plus souvent l’univers de la viticulture. Les châteaux partenaires s’appellent Durfort-Vivens, Citran, Villegeorge, Anthonic, Desmirail, Paloumey, Caronne-Saint-Gemme, Mayne-Lalande, Brillette ou encore… Latour ! « Après un an d’expérience, certaines propriétés repartent en prenant de nouveaux stagiaires, rien n’est figé, c’est en fonction des besoins et il faut dire que des stages se sont transformés en contrats de travail, c’est du concret », explique Pierre Cazeneuve, le propriétaire du Château Paloumey, un des initiateurs avec surtout Jean-Baptiste Cordonnier, le propriétaire du château Anthonic.

Des vocations naissantes

D’une idée sincère en découle une réalité économique et sociale. Près de 80% des stagiaires en provenance des Apprentis d’Auteuil sont devenus des salariés. Ce sont des vocations qui naissent, des changements de vie qui s’opèrent, des horizons qui s’éclaircissent. Dans l’élan, de nouvelles propriétés prennent le train comme les châteaux Palmer, Lafon-Rochet ou l’entreprise Banton & Lauret. Et cette opération pour l’instant purement médocaine devrait faire des émules…

De fait, cette dimension sociétale n’est jamais très loin des questions environnementales. « C’est une réflexion globale même si tous les membres ne sont pas bios mais la prise en compte de l’environnement est évidente, c’est une question de conscience à l’endroit de notre métier qui est en train de changer », souligne Pierre Cazeneuve. Dans la foulée de toutes ces heureuses initiatives s’est alors décidée cette sorte d’université d’hiver en lieu et place du Château Latour. Un brainstorming dans un premier Grand Cru Classé 1855 est lourd de symbole. Des ateliers, des conférences et des tables rondes sont au programme toute la journée. « Les spécialistes présents sont ceux qui forment nos jeunes des Vignerons du Vivant et c’est tout naturellement que le château Latour s’est proposé de recevoir les acteurs de cet événement », s’enthousiasme Hélène Génin. Du cru, du bio, du social intelligent, voilà de quoi tordre le cou au Bordeaux Bashing.

Photos Michael Boudot