Accueil Actualités Millésime 2025 à Cognac : précoce et prometteur  

Millésime 2025 à Cognac : précoce et prometteur  

prorpiété du cognac frapin pour illustrer les vendanges

Cognac Frapin ©Christophe Mariot - Le Studio Photographique

Auteur

Jean-Charles
Chapuzet

Date

22.09.2025

Partager

Comme en 2022, les vendanges ont commencé avec beaucoup d’avance, précocité oblige. Mais l’état sanitaire comme les rendements sont de bons augures. État des lieux par cru. 

La douce campagne charentaise s’est réveillée dès le début du mois de septembre pour grouiller de machines à vendanger et de tracteurs affublés de tombereaux freinant la circulation sur les routes départementales. Cette précocité en devient presque banale, à l’heure du dérèglement climatique. 

Au cœur de la Petite et de la Grande Champagne

« On ne peut pas nier qu’il se passe quelque chose à l’endroit du climat, nous vendangeons de plus en plus tôt, c’est un fait, précisément sur ce millésime chaud, l’avantage est que nous pouvons maîtriser nos dates de vendanges, c’est nous qui décidons, en comparaison à des millésimes tardifs où nous sommes suspendus à la maturité », explique Patrice Piveteau, directeur général et maître de chai la maison Frapin. Nous sommes au cœur de la Grande Champagne sur un domaine de plus de 200 hectares. Les premières grappes ont été récoltées le 8 septembre. Certains voisins ont même commencé la première semaine du mois.

La précocité a bousculé les habitudes pour deux à trois semaines d’avance en rapport à la moyenne. Les Ph sont hauts, l’acidité est faible, il ne fallait pas attendre. Chez Frapin, la fin est prévue pour le jeudi 18. Sur le domaine, compte tenu du faible quota requis sur l’AOC (7,65 hectolitres d’alcool pur par hectare), les plus belles parcelles ont été privilégiées afin d’avoir de très belles qualités de raisins, donc de vins pour ensuite concentrer par la distillation ladite qualité. « Il y a du degré, entre 10 et 11, mais ma façon de distiller avec les lies convient avec cette richesse alcoolique, on va être vigilant sur la conservation des vins, ils sont prometteurs, on va très vite commencer à distiller », souligne Patrice Piveteau qui pense miser sur l’effet millésime du 2025.

En Petite Champagne, au Château Montifaud, le début des vendanges fut également pour le 8 septembre. Là aussi, le vigneron Laurent Vallet a dû être très vigilant. Et les raisins rentrés au chai sont dans un très bel état sanitaire. Comme toujours dans les années sèches, la profondeur racinaire dans les sols calcaires est le gage d’une belle qualité de récolte. « Malgré les pluies de septembre, on a évité le développement de la pourriture, les rendements sont très corrects, finalement, c'est une bonne année, je suis confiant », confie-t-il.   

Des Borderies aux Fins Bois

Des disparités sont observées en fonction de la nature des terroirs et surtout en rapport aux premières pluies qui se sont abattues au mois de septembre. Sur les domaines de Francis Abecassis, propriétaire de vignes en Grande Champagne, Petite Champagne et dans les Fins Bois, les rendements sont disparates. « Nous sommes dans la deuxième semaine de vendanges, je vais d’un site à l’autre, globalement c’est qualitatif, mais je suis entre 8 et 9 dans les Fins Bois alors que je ramasse du 12 dans les Champagnes, là où la première pluie réparatrice n’est pas tombée, les rendements sont faibles, les plus jeunes vignes ont souffert », souligne Francis qui ajoute que ses vignes ont été autant soignées que les années passés (apport d’engrais, etc.) malgré la baisse des quotas. 

Du côté des Borderies, Fanny Fougerat a fait également feu le 8 septembre et se réjouit de l’état sanitaire. « C’est clean, c’est propre, on va avoir de belles eaux-de-vie », explique-t-elle. Les vignes les plus vigoureuses ont demandé plus d’attention afin que les dernières pluies n’occasionnent pas le développement du botrytis. « Concernant les volumes, certaines vignes ont mieux résisté à la sécheresse, les sols les plus calcaires sont les meilleurs bien sûr, et l’enracinement est primordial », ajoute Fanny Fougerat qui pense déjà, à partir de la qualité des vins, à la répartition de lots pour nourrir sa gamme sur-mesure.