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[VINISUD] Prix de l’œnotouriste : cap sur la Bulgarie

Auteur

Anne-Sophie
Thérond

Date

19.02.2018

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Pour sa démarche oenotouristique en Bulgarie, Guy Labeyrie vient de recevoir le Prix de l’Œnotouriste de l’Année, décerné par Winetourisminfrance.com, dans le cadre du salon Vinisud.

Sa société Vitis Tour propose depuis 2013 de découvrir « les nouveaux vins de la vieille Europe » en voyageant dans les régions du vin bulgares. Une création complète dans un pays qui n’avait jamais encore ouvert ses caves.

« Le vin coule dans les veines de la Bulgarie »

Guy Labeyrie, bordelais, négociant en vin et prestataire de services viticoles, est arrivé en Bulgarie en 2008 pour planter des vignes. Il y découvre un fort potentiel œnotouristique, à développer de A à Z. Car si « le vin coule dans les veines de la Bulgarie », explique-t-il, le tourisme autour du vin n’existe pas et les vols en direction Sofia sont encore rares. Il va réfléchir à toutes les étapes indispensables pour pouvoir placer la Bulgarie sur le marché mondial des destinations œnotouristiques. Pour cela, il faut créer une image du pays en misant sur ses atouts : ses cépages autochtones et ses traditions culturelles.

Un pays de vignes depuis l’Antiquité

La Bulgarie, au bord de la Mer noire, tout près de la Géorgie, le berceau du vin, compte plus de 40 cépages autochtones, rouges et blancs. Le pays a une histoire ancienne avec le vin, les découvertes archéologiques la fait remonter à plus de 4000 ans et Homère, dans l’Iliade, fait référence aux vignes de la Thrace . Plus récemment, la Bulgarie a été le « grenier à vin » du bloc communiste. En 1980, la Bulgarie était le deuxième producteur mondial de vin en vrac après la France. Une production d’État, où la quantité primait sur la qualité, et qui a drastiquement diminué, de 70 millions d’hectolitres à l’époque, à 16 millions aujourd’hui.

Mais les Bulgares aiment toujours le vin, au point de le faire à la maison ! Avec ses arpents de vigne, ou du raisin acheté, et le matériel de vinification du magasin de bricolage, chacun peut, en toute légalité, produire à la maison son vin pour sa consommation domestique, explique Guy Labeyrie. Avec l’entrée dans l’Europe en 2007, la vision d’un vin de qualité émerge, et les aides permettent d’arracher et de replanter des cépages… français. Merlot, syrah, cabernet, pinot et même marselan, on tente tout sur ce pays montagneux, au climat continental, riche en eau. Paradoxalement, le communisme a protégé la viticulture d’un usage intensif de produits chimiques, ne manquant pas de bras pour travailler la terre.

De la cave en Bulgarie au transport aérien de France

Guy Labeyrie s’est définitivement ancré près de Plovdiv, dans la capitale du vin bulgare, Brestovitsa. Il produit des vins avec les cépages emblématiques comme le mavrud et melnik en rouge, dimyat et tamianka en blanc. En 2010, les nouvelles vignes plantées dans le pays commencent à produire, et il faut songer à vendre ces vins. Dès lors, plutôt que porter le vins aux consommateurs, pourquoi ne pas les faire venir sur place ? « Le terrain était propice, mais les conditions difficiles. Il faillait déjà convaincre les caves d’ouvrir pour faire déguster.» explique-t-il. Il a créé Vitis Tour en 2011, une agence œnotouristique, commence à imaginer des « œnotours » qui combinent visites de caves, gastronomie et visites culturelles. Il forme des vignerons à l’accueil, des guides pour accompagner les visiteurs internationaux. Le seul vol pour Sofia, la capitale, part de Paris. Il se penche aussi sur le transport, et négocie une ligne aérienne de charter avec Nantes. Il finalise un produit « clé en main » avec un tour-opérateur, qui le commercialise auprès de 2000 agences de voyage françaises. Le concept se développe, en circuit de 4 à 8 jours. Il fait découvrir aussi le patrimoine agricole, la vallée des roses, les villes historiques anciennes. Les traditions populaires ont conservé toute leur vivacité en Bulgarie. Le 14 février, on fête saint Trifon Zarezan, qui préside à la taille de la vigne. Les vendanges aussi sont une joyeuse célébration, avec danse et musique. La Bulgarie produit foie gras, caviar, le célèbre yaourt, des fromages fermiers. Le parcours compte aussi un volet gastronomique, avec des pique-niques vignerons à la française.

La Bulgarie, européenne, œnotouristique et culturelle

En 2017, Vitis Tour a organisé plus de 4 000 visites de caves bulgares et plus de 1 500 pique-niques vignerons, pour une clientèle francophone à 60%.
Plovdiv sera capitale européenne de la culture en 2019. La Bulgarie, outre ses vignes, est riche en stations de ski, spas avec ses abondantes sources thermales, espaces naturels pour le tourisme vert, plages sur la Mer noire. Guy Labeyrie intègre ces atouts dans les circuits Œnotouristiques de Vitis tour, pour faire découvrir bien plus que du vin. Une démarche récompensée par le prix Œnotouriste 2017, remis le dimanche 18 février à Vinisud.

https://vitistour.bg/fr/