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Viticulture : l’aide publique à la distillation de crise couvre 58% des demandes

Auteur

AFP

Date

11.07.2020

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Les fonds débloqués pour subventionner l’élimination des excédents de vin causés par la crise sanitaire permettent pour l’heure de satisfaire 58% des demandes avant la prochaine vendange, a indiqué jeudi l’organisme FranceAgriMer.

« A peu près 5.000 » viticulteurs ou négociants ont demandé à transformer environ 3,3 millions d’hectolitres de vin en alcool industriel pour faire de la place dans leurs caves, a détaillé Didier Josso, le délégué pour les filières viticole et cidricole de l’organisme semi-public, lors d’une visioconférence de presse.

Ces demandes excèdent largement le dispositif d’aide publique de 155 millions d’euros alloué à la distillation, en mesure de couvrir environ deux millions d’hectolitres, à raison de 78 euros d’indemnisation pour un hectolitre de vin sous appellation et 58 euros/hl pour un vin sans indication géographique.

La filière viticole a renouvelé sa demande de rallonge « de manière à satisfaire les besoins exprimés », a souligné M. Josso.

Le remaniement du début de semaine, qui a entériné l’arrivée de Julien Denormandie à la tête du ministère de l’Agriculture, « induit évidemment un petit retard dans les arbitrages qui pourraient intervenir sur une enveloppe complémentaire », a-t-il relevé. En attendant, 58,33% des volumes peuvent être distillés, a-t-il précisé.

Déjà pénalisés depuis l’automne par les taxes imposées par les Etats-Unis dans le cadre d’un contentieux sur l’aéronautique, les viticulteurs estimaient récemment que la crise sanitaire avait engendré un manque à gagner d' »au moins 1,5 milliard d’euros » en raison de la mise à l’arrêt des bars, restaurants, rassemblement festifs et du tourisme.

Le gouvernement avait annoncé en mai 170 millions d’euros de mesures globales de « soutien exceptionnelles et spécifiques au secteur », principalement sous forme d’aide à la distillation. Le dispositif, permis par Bruxelles et financé sur fonds européens, subventionne la transformation des vins invendus en alcool qui servira dans la fabrication de bioéthanol, de parfums ou de gel hydroalcoolique. L’aide au stockage des excédents est prévue à hauteur de 15 millions d’euros. Les modalités doivent être tranchées d’ici à la fin du mois, a indiqué M. Josso.

Quant aux 5 millions d’euros débloqués par ailleurs pour aider les producteurs de cidre à distiller leurs excédents, leur utilisation est suspendue: faute de distillateurs proches des bassins de production, la filière envisage plutôt de se tourner vers la méthanisation, a expliqué Didier Josso, notant que la question devra faire l’objet d’un nouvel arbitrage de l’exécutif.