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Châteauneuf-du-Pape met ses blancs en lumière

Auteur

Marie-Pierre
Delpeuch

Date

14.04.2023

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Quoi de mieux qu’un atelier consacré aux vieux millésimes blancs de l'appellation pour tester leur potentiel de garde ?

Avec seulement 7 % de production soit environ 7 000 hectolitres les vins blancs de Châteauneuf-du-Pape font figure de rareté. Vite commercialisés dans leur prime jeunesse, ils sont plutôt rares à débusquer dès qu’ils prennent de l’âge. Un phénomène inverse aux rouges qui, eux, patientent dans les caves. Quelques domaines les écoulent au compte goutte, attendant leur apogée. Chance pour les amateurs, les organisateurs des Printemps de Châteauneuf sont partis à la quête aux vieux flacons ! Six cuvées de six domaines différents ont été présentées par leurs vinificateurs lors d’un atelier. L’occasion de scruter la couleur des robes, aussi changeantes que chatoyantes, peu ou pas évoluées. Mais aussi de récuser certains a priori. Par exemple, que l’élevage sur bois est systématique et que le 100 % roussanne est monnaie courante. Elles ont encore fière allure et démontrent le savoir-faire des vignerons.

Domaine La  Durbane 2017 (AB)
Un été très chaud et sec, de belles maturités et une faible récolte. La pointe d’oxydation s’est vite évaporée pour donner place aux fleurs blanches, au zeste de citron avec quelques notes vanillées. L’attaque est légèrement citronnée, arrivent les fruits à chair blanche, la fraîcheur, la minéralité du silex, sur une bouche patinée.

Domaine Pierre Usseglio 2010
Un des plus grands millésimes de l’AOC. Le nez est très miellé, pétrolé, avec des accents de fruits évolués. Impressions similaires en bouche, sur une gamme de prune, de miel, tout en conservant une certaine fraîcheur.

Domaine Côte de l’Ange 2005
Une année très chaude mais pas caniculaire. Des fruits jaunes miellés sur une pointe d’oxydation, se retrouvant au palais pour se conclure sur une finale saline.

Domaine Grand Tinel 2002
Une année pluvieuse où le brouillard s’est accroché pendant toutes les vendanges, favorisant le départ du botrytis et de faibles rendements. Un vrai bonbon au miel, mâtiné d’écorces d’orange, avec de la sucrosité sensible au nez. La bouche est puissante, mixant le safran, les fruits confits.

Domaine André Mathieu 1996
Les conditions de récolte ont été parfaites cette année là, pourtant ce fut un millésime compliqué. Le nez est discret, miellé. En bouche, l’acidité est bien présente, le vin est frais, tendu, minéral, sereinement jeune.

Domaine Beaurenard 1993 (Demeter)
Encore une année pluvieuse, aux vendanges tardives et nocturnes pour profiter des nuits fraîches. Le nez heurte de prime abord. Il faut l’aérer longuement pour découvrir le fenouil et la truffe. Miel et pétrole portent la dégustation sur une finale saline.