Accueil Dégustation Primeurs : notre sélection en Saint-Émilion & satellites

Auteur

Mathieu
Doumenge

Date

24.05.2022

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En complément du dossier Primeurs du magazine Terre de Vins, en kiosque depuis le 18 mai, voici une sélection, exclusive pour notre site web, de vins du millésime 2021 dégustés par notre rédaction et que nous recommandons.

SAINT-ÉMILION & SAINT-ÉMILION GRAND CRU

Calicem
100 % merlot produit sur 0,9 hectare de vieilles vignes, par les équipes de Couvent des Jacobins.
Une certaine profondeur se devine, une puissance retenue qui exprime un côté enraciné, un fruité tonique, ancré et charnel. En bouche, très belle texture tapissante et aérienne, matière charnue et suspendue, enrobée de tannins crayeux et ciselés. Le jus est saignant et savoureux, finement épicé, tendu entre poivre et sel, irrigué par une très jolie signature calcaire. Très réussi.
94-95

Château Edmus
Cuvée Phi

100 % cabernet franc vinifié en œuf béton
Jus plein, savoureux, enrobé, on a une vraie amplitude sur le millésime, avec de la jutosité, du crémeux, des tannins fondus, une acidité contenue, une aromatique de mûre, lorgnant vers une touche lactée, et chocolatée, qui devrait regagner en tonicité et précision pendant l’élevage.
90-91

Lucia
Un côté mordant du fruit se dessine tout de suite, avec une légère intensité alcooleuse et mordante. La bouche est d’un joli crémeux distinct, irrigué par une jolie tension, ça craie, ça trace, c’est un poil serré mais c’est vraiment élancé et allongé, dans le bon sens du terme, et c’est surtout très savoureux.
91-92

Sanctus
Nez très aromatique, sur un côté lacté, crème de mûre, la bouche a un joli volume, de la droiture, la bouche est construite, sur une architecture sérieuse, un poil restreinte voire sur une note de rudesse. Un vin droit et un poil austère qui devra se fondre sur la durée.
88-89

Château Saintayme
Nez floral, sur la délicatesse, une expression en finesse sur un fruit rouge à noyau, très cerise, dessin de bouche croquant et tonique, joli juteux élancé, bonne trame acide un peu saillante. Le vêtement tannique a une bonne fermeté, l’ensemble est assez allongé et digeste. Fins amers en finale. Boisé un peu présent mais élégant, il se fondra.
92-93

Clos Les Grandes Versannes
Une certaine intensité s’annonce dès le premier nez, entre un fruit noir légèrement torréfié (la prise de bois demande à se fondre) et des notes légèrement cacaotées. La bouche est un peu déliée, voire sur la minceur, avec une trame acide prononcée, qui donne au vin un côté très mordant. On est sur le versant « crissant » du croquant.
86-87

Château Trimoulet
Concentré, assez mûr et à la limite de l’exubérance, le premier nez étonne. On devine une forme de densité qui se retrouve en bouche, avec une chair assez pleine et séveuse, malheureusement par des tannins un peu asséchants – mais la trame acide est de bonne facture et tient bien le vin. Le boisé se retrouve en finale.
87-88

Château Magrez-Fombrauge
Une certaine concentration de fruit noir se devine au nez, sur un profil à la fois mûr et frais, assez séduisant. Le vin est construit sur une architecture monolithique, une matière pleine et dense sertie de tannins grenus, et portée par une colonne vertébrale de très belle tenue. Sans trop d’exubérance, il affiche sa puissance, avec un bon équilibre et de la gourmandise.
91-92

Château Badette
Nez assez dense, sphérique, opulent, du crémeux voire du vanillé / fumé / toasté. Bouche svelte, un peu en deçà, marquée par des tannins un peu verts et une signature acidulée qui tend l’ensemble et qui souligne un côté un peu maigre, voire aigrelet. C’est à ce stade, un peu déséquilibré, et en quête d’étoffe.
87-88

Château Pierre Ier
Assez joli nez sur un fruit crémeux et pommadé, convoquant la crème de mûre et de cassis. La bouche est droite, directe, sans fioritures, avec une bonne tension, une chair resserrée, une certaine rectitude dans le dessin tannique et une prise de bois encore prégnante. L’ensemble est un peu trop svelte, un peu rude en finale mais ne démérite pas.
88-89

Château du Paradis
Nez très mûr, sur le fruit à coque un peu torréfié et une touche d’encaustique. Le boisé est assez marqué à ce stade. Bouche mordante, sur un fruit croquant et une matière déliée, accompagnée de tanins fermes à la trame légèrement asséchante.
88-89

N°3 d’Angelus 2021
Cuvée produite à partir de 7 ha jeunes vignes de Carillon d’Angélus.
Joli fruité croquant, assez frais et pulpeux, sur une note de fruit rouge frais. Bouche élancée et tonique, très digeste, sur la réduction aromatique à ce stade, on va chercher la gourmandise et un côté canaille, avec une sucrosité finement plaquée sur l’arête acidulée. C’est un joli vin de restaurant et de plaisir, bien accompli.
89-90

Château Grangey
Bonne intensité de fruit, sur une aromatique bien mûre, fruit noir et bleu, léger confiture, touche de confit et d’eau de vie, sans excès. On a de la gourmandise et une note corsée, un décolleté qui déborde. En bouche, une matière qui se rétrécit sur une acidité un peu marquée et une trame tannique légèrement prégnante, mais le dessin du vin s’étire bien, s’insinuant dans les interstices pour tracer une bonne buvabilité.
88-99

Famille Todeschini
Distique 14

Un 100 % franc marqué à ce stade par une forme de réserve, le vin ne se livre pas d’emblée. Il faut lui laisser du temps. La bouche est pure, sur le fruit, l’expression nue et sans fard d’un terroir, d’un cépage et d’un millésime. Il n’y a aucune dissimulation dans ce qui se présente comme un vin de lieu et d’interprète, très sensible, qui ne cherche pas la perfection mais l’authenticité. On a encore une forme d’aspérité dans le toucher de bouche, la texture un peu granuleuse, qui lui donne de la personnalité et devra se fondre.
92-93

Lynsolence
Ce 100 % merlot s’exprime résolument sur le bois au premier nez ! L’élevage préempte toute l’aromatique.
Cela va mieux à l’aération mais ça reste très toasté. La bouche est un peu mince pour « absorber » cette charge de l’élevage, malgré un fruit pimpant et acidulé. On a des tannins légèrement grillés, qui enserrent un peu le vin… Mais la matière reste quand même assez acidulée, et peu expressive.
87-88

Poésia
Beau nez plein et tendre, annonçant une certaine opulence et une densité de fruit.
De la profondeur dans le fruit noir et un profil capiteux, un peu oriental, sur la figue et l’encens.
Bouche très ample, sphérique, ronde et pleine, au toucher sensuel et savoureux. Une trame tannique finement crayeuse, marquée par une touche de rugosité (un léger asséchant), vient porter la matière, rafraîchie par une belle couche réglissée. On devine un grillé discret, un fumé, des notes de tabac qui vient porter l’opulence de fruit. Bel équilibre d’ensemble entre la plénitude gourmande et l’ossature aiguisée qui porte la chair et la tient.
91-92

Château Haut-Rocher
Bonne précision et distinction dans le nez, une fine concentration se dessine. La bouche est bien tendue, sur une chair bien ajustée, sur une bonne mâche ponctuée par une certaine minéralité. Le toasté est bien fondu, les tannins finement dessinés, l’ensemble est croquant, sapide et digeste. Bien équilibré.
90-91

Muse du Val
Opulence et concentration, on a une certaine intensité qui se déploie d’emblée, sur un fruit assez dense, souligné par un boisé encore marqué. Bouche charnue, on tend vers le sphérique mais la trame tannique enserre un peu le vin, avec une touche de rudesse dans le boisé sur la finale. Un bon potentiel qui devrait se polir à l’élevage.
91-92

Le Merle de Peby Faugères
Jolie explosion de fruit frais, assez pimpante et tonique, très cerise fraiche lorgnant vers la fraise écrasée. La bouche est ferme, assez croquante, légèrement épicée et poivrée, campée sur une jolie acidité de bon équilibre, qui cingle la matière sans la préempter, tandis que les tannins se révèlent très joliment assouplis. Bravo, c’est fort réussi, un joli second vin.
89-90

MONTAGNE SAINT-ÉMILION

Domaine Baudon
Les Terres Blanches

Ce 100 % merlot produit sur 2,5 hectare est le nouveau projet (il s’agit du premier millésime) de l’ancien régisseur de Larcis Ducasse. Un certain crémeux noir se devine d’emblée, assez épicé. La bouche est d’une belle définition soyeuse et souple, très jolie texture de bouche, peut-être un manque de nervosité et de tonus mais le toucher de tannins, légèrement granuleux, est très affuté. C’est à suivre !
91-92

Domaine Simon Blanchard
Guitard

Du sérieux, une concentration maîtrisée, une certaine race s’annoncent dès le premier nez. Un jus plein, droit et tonique se déroule en bouche, escorté par un grain de tannins au toucher finement crayeux, ponctué par une touche de sévérité en finale, qui demande à s’assouplir. Un beau caractère.
91-92

PUISSEGUIN SAINT-ÉMILION

Château Clarisse
Belle concentration au premier nez, sur un fruit noir aux notes orientales, paré d’encens et de bois de rose, voire de figue et une touche de fruit à coque. Une fine note de boisé noble soutient la palette. Bouche droite, élancée, sapide, bien tendue sur une matière équilibrée, portée par de jolis tannins finement brossés. L’arête acide étire le vin, pour une bonne longueur, jusqu’à la finale un peu déliée et acidulée.
90-91

Château La Vaisinierie
Jolie expression du nez, opulent, finement torréfié, signé par un boisé de belle extraction. Bouche droite et énergique, bien balancée sur une chair juteuse et ferme. Les tannins ont un peu de grip mais sans excès, l’acidité est maîtrisée et vient électriser le toucher de bouche, jusqu’à la finale où se dévoilent de fins amers. Une touche légèrement asséchante se discerne toutefois.
88-89

Château Haut Bernat
D’abord sur la réserve sur le plan aromatique, le nez met du temps à s’exprimer. La bouche est réservée elle aussi mais bien centrée sur un jus à point, à la juste sucrosité. Sans exubérance, sans débordement, le vin se déroule sur une jolie gourmandise, juste escortée par des tannins un peu prégnants, mais tout est plutôt équilibré. On n’a pas une énorme longueur mais on a de la gourmandise et c’est déjà très bien.
89-90

Château Maison Blanche
Joli éclat de fruit, un bon côté pimpant, on est en présence d’un fruit net et croquant, un peu serré, sur une matière alignée, un léger délié mais une bonne arête acide et du fond.
88-89

LUSSAC SAINT-ÉMILION

Château La Rose Perrière
Encore sur la prise de bois, le premier nez arbore une palette de fruit rouge et noir subtilement torréfiée. La bouche est tendue et croquante, signée par un profil un maigre, des tannins marqués et une trame acidulée prononcée. La matière manque, selon nous, d’étoffe à ce stade, et se laisse plutôt dominer par les tannins et l’acidité. A re-goûter en livrable.
87-88

Le n°77 de Terre de Vins « spécial Primeurs » est depuis le 18 mai 2022 dans les kiosques.