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Quel vin avec la galette des rois ?

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

05.01.2021

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Alors que certains se sont déjà jetés sur la galette le premier dimanche de janvier, d’autres ont attendu patiemment l’Epiphanie le 6 janvier pour se régaler d’une galette des rois au Nord, d’une brioche des rois au sud. Mais que boire avec, telle est la question.

« J’aime la galette, savez-vous comment, Quand elle est bien faite, Avec un verre devant… » On pourrait chanter cela pour fêter les rois en ce début janvier mais avec quel breuvage dans le verre ? L’accord vins-desserts n’est jamais aisé, le sucre compliquant la tâche, sauf avec le chocolat où il suffit d’aller chercher un vin rouge muté, banyuls, rivesaltes, porto… pour tirer le duo gagnant. Même si l’on trouve désormais tous les types de galette, y compris au chocolat, celle à la frangipane (crème d’amandes) reste plébiscitée par une majorité de Français. Pas trop de sucre mais un peu de sucre quand-même ne peut nuire au palais. Privilégiez plutôt un vin moelleux (12 à 45 g de sucre résiduel) à un vin liquoreux (plus de 45 g.) même si l’acidité du vin qui compense la sucrosité peut changer la perception et tromper les papilles. Vous avez le choix entre un montlouis, un vouvray, un coteaux-du-layon, un jurançon, un pacherenc-du-vic-bilh, un côtes-de-bergerac, un gewurztraminer…

Des bulles oui mais sucrées

Pour davantage de fraîcheur équilibrant le gras de la frangipane, on peut s’orienter vers des bulles. Bien sûr, celles du cidre traditionnel (ou le rosé plus fruité), à faible degré, mais également vers de nombreuses bulles viniques. Evitez les champagnes natures, extra-bruts et même bruts. Il est temps de renouer avec les catégories un peu plus dosées (à plus de 12 g/l.) qui n’ont plus guère la cote ces dernières décennies mais qui se marient pourtant fort bien avec les desserts. C’est d’ailleurs plutôt en fin de repas que nos aïeux les buvaient jusque dans les années 80. Profitons-en pour repréciser une classification aux dénominations alambiquées : l’extra-sec (ou extra-dry) est dosé de 12 à 17 g. de sucre, le sec (dry), longtemps très apprécié des Anglais entre 17 et 32 g., le demi-sec entre 32 et 50 g., et même le doux de plus en plus rare à plus de 50 g. Si vous avez bien suivi, le demi-sec est plus sucré que le sec et bien plus sucré que le brut. C’est à faire devenir chèvre tous les rois mages.

Quelques crémants de Loire, d’Alsace, de Bourgogne jouent également la carte du dry ou extra-dry. Si l’on persévère dans les bulles, on peut en profiter pour redécouvrir un perlé de Gaillac délicatement pétillant, un cerdon du Bugey finement rosé, ou une excellente clairette de Die trop longtemps oubliée. Pour davantage d’originalité, vous pouvez partir à la découverte des muscats pétillants de Corse ou des quelques bulles rosées de Provence, particulièrement fruitées grâce à la méthode dite provençale, la deuxième fermentation ayant lieu sans ajout de sucre mais avec des moûts de raisins frais.

Muscats et mutés

Ça, c’est plutôt au Nord. Au Sud, l’Epiphanie se fête davantage autour d’un gâteau des rois, brioché aux fruits confits et à la fleur d’oranger. On peut alors s’orienter vers un vin plus sucré, un vin doux naturel, blanc ou doré comme un muscat de Beaumes-de-Venise ou de Frontignan, un muscat de Noël (muscat primeur de Rivesaltes plus fruité sur des notes d’agrumes et de fruits exotiques), un pineau des Charentes, un floc de Gascogne ou un pommeau si l’on repasse du raisin à la pomme. De quoi arroser dignement la fève qui se cache dans la pâtisserie des rois.