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Ginestet relooke sa gamme

Auteur

La
rédaction

Date

07.05.2013

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A Bordeaux, le négociant Ginestet est sur tous les fronts du commerce : entre achats de grands crus, bureaux à l’étranger et « relooking » complet de sa gamme, tout est mondialisé.

Le printemps est une période chargée chez les négociants, métier méconnu mais au cœur de la commercialisation des vins. À Carignan, aux portes de Bordeaux, la maison Ginestet fait partie des poids lourds de la place. Les camions arrivent et repartent et, dès le hall d’entrée, on entend les chaînes d’embouteillage. Depuis trois ans, le jeune Franck Lederer est aux commandes de cette entreprise de 90 personnes et 85 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont les deux tiers à l’export.

« L’activité grands crus constitue aujourd’hui la moitié de notre business », assure-t-il en arrivant dans le local où s’activent trois acheteurs. En pleine campagne des ventes en primeur, on se croirait dans une salle de marché financier. Sur les écrans, les cotations réalisées par certains courtiers bordelais, mais aussi celles du Liv-ex, à Londres. Autant avoir le maximum d’informations pour acheter les vins au meilleur prix…

À deux pas de là, les chariots élévateurs s’entrecroisent dans un immense entrepôt où s’entassent notamment ces caisses de grands crus acquises les années précédentes et en partance pour les clients de Ginestet aux quatre coins du monde. « Nous avons ici pour 40 millions d’euros de stocks et nous ouvrirons cet été un nouvel entrepôt de 6 000 m2 à Floirac », complète le directeur général.

Après une période d’externalisation de cette logistique, bien des négociants la réintègrent désormais. « C’est un atout commercial, une garantie qualitative pour nos clients : nous savons d’où viennent nos caisses et où elles se trouvent », ajoute-t-on.

Autre activité de cette entreprise appartenant au groupe Taillan (200 millions de chiffre d’affaires) de Denis Merlaut, ses marques de négoce. Un métier très différent de celui des grands crus. Quatre œnologues maison parcourent le vignoble pour nouer des partenariats et acheter des vins en vrac auprès de coopératives et de vignerons. Assemblés dans des cuves à Carignan, ces vins y sont aussi conditionnés, en bouteilles ou en Bag-in-Box (BIB).

La marque Ginestet relookée

En AOC Bordeaux (la plus volumineuse du vignoble) et dans les trois couleurs, la gamme Ginestet vient d’être complètement « relookée ». Un travail d’un an mené par l’équipe de Vincent Pensivy, responsable marketing et autre symbole du rajeunissement récent de l’encadrement. « Nouvelle bouteille gravée d’un aigle, étiquettes dépouillées, capsules signées Ginestet… Nous montons en gamme et guidons le client dans nos différentes marques. »

Des bouteilles vendues entre 5 et 8 €, que l’amateur découvre ces jours-ci sur les linéaires de la grande distribution. Les professionnels les verront aussi à la mi-juin, au salon Vinexpo, rendez-vous mondial du secteur.

« Nous participons à une quinzaine de salons par an et à une vingtaine de concours de dégustation dans le monde. Essayer d’obtenir des médailles participe à notre stratégie de valorisation », complète Vincent Pensivy, dont l’équipe conçoit des centaines d’étiquettes, suivant les demandes des clients.

Ginestet, au champ d’action décidément mondialisé, vient d’ouvrir un bureau à Dallas. C’était déjà le cas au Japon (son premier marché à l’export), à Shanghai et à Hong Kong. « Il y a de vraies opportunités aux États-Unis, mais cela demande une présence sur le terrain », avance Franck Lederer.

En attendant, ses clients – et les clients des clients – peuvent venir se perfectionner sur place. À deux pas des bureaux, Ginestet dispose en effet d’une école de formation, avec sa salle de classe en bas et de dégustation à l’étage. Un bel outil, sobre et clair, utilisé environ dix semaines par an. Il est vrai que comprendre les subtilités du vin de Bordeaux quand on réside à Canton, Séoul ou Oslo, demande un apprentissage, verre en main.

César Compadre