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2 à 3 verres de vin par jour, le bon équilibre pour la santé ?

Auteur

La
rédaction

Date

29.01.2013

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L’organisme Vin & Société, qui représente les acteurs de la filière vitivinicole, compile les résultats des études sur le vin et la santé. Avec quelques indices favorables sur la consommation modérée…

C’est la question à laquelle personne n’ose répondre. La question sur laquelle semble planer la menace conjointe de la loi Evin et des ligues antialcooliques : boire du vin peut-il être bon pour la santé ? Aucun scientifique ne se risquerait à l’affirmer ou à le démentir. D’autant qu’il est objectivement reconnu que l’alcool, surtout en grande quantité ou sur la durée, a des effets néfastes sur le corps et provoque ou accentue les effets d’un certain nombre de maladies. Les études sur la question présentent finalement des conclusions qui peuvent sembler contradictoires au profane, alors qu’elles ne sont en réalité la plupart du temps que complémentaires, et dépendent surtout du mode de consommation.

Vin & Société, organisme qui regroupe tous les acteurs de la filière vitivinicole, a choisi il y a deux ans d’entamer une forme de veille scientifique sur les nombreux effets du vin sur différentes pathologies, comme le cancer, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, etc. Un organisme dont on peut questionner l’impartialité puisqu’il représente une profession qui tire ses revenus de la vente du vin. « Nous sommes responsables et ne poussons pas à la consommation, assure Audrey Bourolleau, déléguée générale de Vin & Société. C’est en apprenant à apprécier le vin qu’on le consomme de façon responsable. Nous sommes partisans d’une consommation modérée, de plaisir. Et nous espérons devenir aussi un interlocuteur crédible sur la question du vin et de la santé ».

99 études au crible

Avec le cabinet Alcimed, Vin & Société a recensé un total impressionnant de 869 études portant sur le vin, l’alcool et la santé. Elle a ensuite réduit son échantillon à 99 études, en éliminant les expérimentations in vitro, celles qui s’éloignaient de la thématique, ou « n’étudiant l’effet du vin que dans le cadre d’un régime global ». Alcimed a ensuite approfondi l’examen de 18 études, sur le 99 de l’échantillon. « Il s’agit d’un recensement objectif des études, qui ne sont d’ailleurs pas toutes favorables à la consommation de vin », indique Audrey Bourolleau.

Le cabinet est alors parvenu à ce qu’il appelle un consensus, c’est-à-dire le fait que 8 études montrent toutes le même effet, et que 4 de ces études portent sur des populations de plus de 100 000 personnes. « D’une manière consensuelle, la consommation modérée de vin, de 2 à 3 verres par jour maximum, a des effets bénéfiques sur la santé générale et sur la prévention des maladies cardio-vasculaires, du cancer colorectal et du cancer de l’œsophage ». D’autres études montrent des pistes sérieuses, c’est-à-dire des tendances à la prévention de certains cancers.

Mais tout n’est pas rose dans ce constat. Toutes les études montrent qu’une consommation supérieure neutralise les éventuels bienfaits, et que le négatif l’emporte alors sur le positif. Ensuite, des pistes dites « émergentes » indiquent qu’une consommation régulière, même modérée, peut augmenter les risques de certains cancers du sein. Enfin, des controverses scientifiques portent sur les effets du vin sur les cancers des voies aéro-digestives supérieures, et sur le cancer de la peau.

Bruno Béziat
Photo : BIVB / MONNIER H.