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Cahors : nouveau pavillon des vins au Clos Triguedina

Auteur

Laure
Goy

Date

27.09.2018

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Contemporain, vêtu de noir « comme le malbec », allures sobres, ce nouveau bâtiment intrigue dès qu’on franchit le Clos Triguedina, propriété de Jean-Luc et Sabine Baldès. Le nouveau pavillon de dégustation des vins, inauguré à l’été 2018, a été imaginé pour offrir une nouvelle expérience d’accueil aux amateurs régionaux et internationaux de passage à Cahors.

Inauguré cet été, avant la nouvelle vendange, le nouveau pavillon des vins du Clos Triguedina aux courbes sobres et très contemporaines, n’a pourtant pas été un projet facile à monter. « Au départ, cela aurait du être un projet commun avec les autres vignerons de Puy-L’Evêque, une salle de dégustation à 150 000 € ouverte aux 25 autres vignerons », confie Jean-Luc Baldès. Mais le groupement ne se décide pas, le projet capote. Qu’à cela ne tienne, les Baldès feront quelque chose à leur mesure.

Projet chiffré à 1 million d’euros (dont 100 000 € de subventions), les banques ont décidé de suivre le couple de vignerons dans ce nouveau lieu d’accueil d’une toute autre dimension, ancré dans une démarche œnotouristique haut de gamme. « Si on ne le fait pas, qui va le faire à Cahors ? » interroge Jean-Luc Baldès.

L’œnotourisme pour tous

L’objectif est clair : pouvoir accueillir les clients venus des quatre coins de la planète avec des prestations de qualité. « Il fallait absolument qu’on se concentre sur l’accueil. C’est pour ça que le projet de ce pavillon des vins était important. Coller avec une offre de visites qui soit à la hauteur de ce qu’on fait dans les vins et que les gens puissent venir et comprendre notre exigence, notre travail et nos terroirs », explique Jean-Luc Baldès.

Pour ce faire, une grande salle de dégustation a vu le jour avec vitrine des vins du domaine et vieux millésimes, annexée d’un espace cuisine qui permet d’accueillir les chefs de la région et travailler les accords mets-vins, et d’un musée du vin avec des archives et images historiques retrace l’histoire du domaine à Cahors. Devant la grande porte noire, on y trouve même une micro-plantation de thé. « Mes voyages m’ont amené de plus en plus vers la Chine, je ramenais toujours du thé. Je trouve que ces deux univers tanniques se ressemblent… Alors on a trouvé un producteur de thé en Chine centrale pour pouvoir ramener quelques pieds à planter devant le bâtiment et du thé à vendre dans notre boutique », explique le vigneron.

Ouvert sur l’international (le Clos Triguedina réalise 45% de ses ventes à l’export), c’est aussi la région que Jean-Luc, Sabine et leur équipe souhaitent vendre à leurs clients. A l’entrée de la boutique, toute une documentation régionale est disponible. Et grâce aux vélos électriques qu’on peut louer à la journée (avec casques et cartes) dans leur offre « Vinocycle », c’est une autre partie du vignoble de Cahors qu’on peut découvrir en partant du Clos Triguedina – sans fournir trop d’efforts – avant un pause gourmande, panier fourni par la propriété (50 € la journée).

Allant de 5 à 15 €, la « trilogie de visites » (faisant référence à la trilogie de terroirs vendue en bouteille au domaine sous forme de coffret) offre différentes possibilité de découvrir les vignes, les caves et les vins, y compris les vieux millésimes, et opère tout au long de la saison. Un « private tasting » dans la cave privée des propriétaires est également possible sur réservation (30 € pour deux heures de dégustation, avec vieux millésimes) ou d’autres prestations de groupes, sur-mesure, selon les envies et le devis.

Clos Triguedina, retour vers le futur ?

On ne peut pas dire que la famille Baldès soit « des petits nouveaux » à Cahors. A l’ouest de l’appellation, aux Pujols, Emile Baldès y acquit 5 hectares de vignes et de polyculture dans les années 1830. Puis les générations se succèdent, chacun avec ses choix de plantation ou de commercialisation, mais avec un fil commun, la recherche d’indépendance dans la vente des produits. Après un passage de quelques années à Barsac, au Château Coutet, Jean-Luc, le représentant de la 7ème génération des Baldès, revient sur ses terres natales en 1990. Il fait le choix d’arrêter la polyculture et d’agrandir la surface de vigne, en misant sur des terroirs qu’il juge exceptionnels. « En 1990, il y avait 40 hectares de vignes, j’ai racheté une parcelle à Floressas pour avoir plus de terroirs différents », explique le vigneron. C’est ainsi que la « trilogie » des terroirs naît en 2007, un coffret permettant d’accéder à trois malbecs sur sols très différents : « Au coin du bois », « les Galets » et « les Petites cailles » (90 € le coffret de trois vins).

Le Clos Triguedina compte désormais 70 hectares (dont 90% de malbec) et réalise en moyenne 400 000 bouteilles par an. Tout en préservant un patrimoine laissé par les générations passées, comme cet hectare de vieilles vignes de 115 ans « les premières qui ont été greffées après le phylloxera et qui nous permettent de faire Probus, notre cuvée prestige », confie le vigneron de Cahors.

Quand le passé investit le futur ? « Même si le domaine est ancestral, on se doit de renouveler toujours notre actualité et de proposer de nouvelles expériences » sourit Sabine Baldès, justifiant ainsi cette nouvelle démarche œnotouristique qu’elle a largement initiée. La transmission continue puisque Juliette, la fille se Jean-Luc et Sabine devrait reprendre le domaine d’ici quelques millésimes…