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Coteaux du Lyonnais : se faire connaître entre Rhône et Beaujolais

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

01.04.2016

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Coup de projecteur sur les Coteaux du Lyonnais, une petite appellation méconnue mais dynamique qui se développe surtout sur des rouges fruités et épicés d’un bon rapport qualité-prix.

Que ceux qui ont déjà bu un coteaux du Lyonnais (hormis des Lyonnais) lèvent leur verre ! Bon, on s’en doutait, ça ne fait pas grand monde. Alors dans Coteaux du Lyonnais, il y a Lyon, mais plutôt côté collines, entre 200 et 550 m d’altitude au nord de la métropole, que côté ville, entre le Beaujolais avec qui ils partagent le même cépage majoritaire (le gamay), et la vallée du Rhône à qui ils ont emprunté un peu de syrah et viognier. Mais c’est à la Bourgogne que le vignoble est historiquement rattaché, la majorité des vignerons y possédant jadis des vignes. Certes, l’appellation n’est pas grande, 300 ha sur 59 communes dont une trentaine d’hectares en cours d’arrachage-replantation, qui produisent en moyenne 10-13 000 hl (8 500 en 2015). Le dernier millésime était d’ailleurs la plus petite récolte depuis plus de 10 ans. Il a produit des rouges concentrés mais plutôt homogènes et des blancs très fruités.

« Sortir du sillage enrhumé du Beaujolais »

L’appellation, créée en 1984, s’était d’abord spécialisée en blanc, en chardonnay et aligoté dans les années 70 à l’époque où la plupart des viticulteurs étaient encore en polyculture : elle a pris depuis une vingtaine d’années le virage du rouge qui représente désormais 70% des volumes. De Lyon, ce vignoble quasi périurbain, à 20 minutes du centre-ville, y a gagné la majorité de ses consommateurs (80%), un fort pourcentage de ventes au caveau (environ les deux tiers). « Comme on était très enrhumé au début des années 2000, dans le sillage du Beaujolais, on a beaucoup investi pour développer les ventes à la propriété et la participation aux salons et foires sur Lyon afin de compenser la désaffection des négociants, explique le jeune président Stéphane Vier (Domaine Le Bouc et la Treille). Mais le voisinage de Lyon n’a pas eu que du bon : il a dopé la pression foncière qui rend l’achat des terres problématique pour les jeunes vignerons même si la spéculation a récemment été freinée par des zones protégées pour l’environnement et les terres agricoles bloquées pendant 30 ans pour inconstructibilité ». L’ODG a d’ailleurs mis en place un groupe de travail sur le sujet.

Expérience partagée avec Côte rôtie

La cave de Sain Bel, qui a en début d’année intégré l’union de coopératives Agamy (plus de 500 adhérents), premier producteur de gamay en France, pèse la moitié des volumes ; le reste est produit par une vingtaine de caves particulières à superficies réduites, entre 8 et 20 ha et conduites par une majorité de vignerons de moins de 40 ans. « On n’est pas très connu mais on s’entend bien et on a mutualisé les expériences pour progresser plus vite à la vigne et à la vinification, se félicite Stéphane Vier. Nous bénéficions même d’une technicienne financée par la Chambre d’Agriculture du Rhône, à temps partagé avec l’AOC Côté Rôtie ». C’est sans doute le vent rhodanien qui a insufflé de bonnes pratiques comme des macérations plus longues sur une quinzaine de jours, des vendanges éraflées, des élevages en fûts pour arrondir les vins. L’appellation a également augmenté les cotisations de 30% en deux ans pour investir dans un bureau de presse chargé d-d‘augmenter la notoriété au niveau national. « Nous bénéficions déjà d’une belle cote de sympathie et notre objectif est d’accompagner la montée en gamme en sortant du cliché du bon petit vin » conclut Nicolas Osio, responsable de la marque Louis Tête rachetée par la coopérative, il y a trois ans. Le rapport qualité-prix dans une fourchette de prix moyenne de 5 à 13 €.

Notre sélection

Domaines du Morillon, Clos Saint Marc, cave des Coteaux du Lyonnais, Clusel-Roch (bio), Domaine des Grès et Champ Guichard pour les blancs ; Domaines Clusel-Roch, la Petite Gallée (bio), Régis Descotes, Le Bouc & La Treille (bio), Les Grabottines, L’Or palatial de Agamy pour les rouges.