Accueil Le Pape, nouveau défi de Haut-Bailly

Auteur

Laure
Goy

Date

24.09.2015

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Avec ses cinq chambres d’hôtes soignées dans les moindres détails de décoration, sa piscine à déversement et sa magnifique terrasse tournée vers un jardin fait sur-mesure, le château Le Pape s’est offert un tout nouveau visage. Signé Haut-Bailly.

On le savait depuis 2012, mais il fallait attendre la fin des travaux. Le banquier américain Robert Wilmers, déjà propriétaire du château Haut-Bailly depuis 1998 (et grand mécène de la future Cité du Vin), avait racheté le voisin le plus proche, le château Le Pape : soit neuf hectares de vignes délaissés et une vieille chartreuse 18ème dans son jus. Le défi était lancé.

Le voisin historique d’Haut-Bailly

Cinq chambres d’hôtes dans un écrin de verdure, des salons décorés avec raffinement, un jardin signé par le paysagiste parisien Camille Muller, piscine à débordement, rien n’était trop beau pour redorer le blason du Château le Pape. Sans oublier les neuf hectares de vignes d’un seul tenant. Photographies à l’appui, Véronique Sanders et son équipe de Haut-Bailly, reviennent sur l’histoire de la propriété et son acquisition : « la chartreuse date du 18ème siècle, elle avait été construite par un maître voilier bordelais, Pierre Bobineau, après une acquisition des vignes autour parcelles après parcelles. » Puis, courant 19ème, la propriété appartient successivement à un prêtre espagnol catalan, puis au peintre Raymond Eugène Goëthals, dont certains de ses paysages marins s’observent encore au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Depuis 1998, la famille Monjanel, dont les vignes n’étaient pas le métier, étaient propriétaires. « Mais les vignes de cette propriété n’étaient plus très bien exploitées, elles étaient confiées à des prestataires. », explique la directrice de la propriété.

Trois ans de rénovation, objectif œnotourisme

Après trois ans de rénovation lourde, le château Le Pape, « qui n’est surtout pas un agrandissement d’Haut-Bailly, il a son propre vin » selon les mots de Véronique Sanders, vient de ré-ouvrir ses portes aux visiteurs. Le résultat est bluffant : cinq nouvelles chambres d’hôtes (à partir de 250 € la nuit) et des offres jumelées avec la table privée du chef à Haut-Bailly (prix sur demande), le parti-pris est clair : l’élégance sobre. « Surtout pas ostentatoire, c’est un véritable havre de paix à la campagne, il fallait juste le mettre en valeur », précise Anne-Sophie Brieux, en charge de la communication. Un détail vraiment chic : la petite pièce cachée aménagée en vinothèque et contenant millésimes choisis des vins de Le Pape et de Haut-Bailly, canapé arrondi et verres à dégustations. « Elle est réservée à nos résidents pour qu’ils puissent goûter les vins des deux propriétés », ajoute Anne-Sophie Brieux.

Dans la main de Haut-Bailly

Dès 2012, la restructuration du vignoble est lancée sous les instructions de l’équipe de Haut-Bailly, qui en garde la gestion complète : « On a fait une étude pédologique du terroir ici, et les résultats nous ont convaincus. Surtout avec l’outil global de Haut-Bailly à la vigne comme aux chais. Mais il ne s’agit en aucun cas d’alimenter le premier vin de Haut-Bailly, Le Pape doit garder son identité », explique Véronique Sanders. Pour preuve, elle ajoute : « d’ailleurs, ici la sélection est plus sévère qu’ailleurs. Tout ce qu’on ne garde pas pour Le Pape, ne part pas dans notre second vin, il va dans le troisième en Pessac-Léognan générique ». Sur une base commune de graves et de sables sur argile, les merlots, une fois n’est pas coutume en Graves, y sont majoritaires (à 80% de l’encépagement). Le reste en cabernet sauvignon, « que nous allons replanter en haut de la maison, les terroirs sont parfaits », montre Gabriel Vialard, le directeur technique.

Millésime 2015, de « l’or sous les doigts »

Actuellement en pleine vendange, le millésime d’inauguration s’annonce parfait selon les mots de Gabriel Vialard, ceci pour le château Le Pape comme pour celui d’Haut-Bailly : « les raisins sont petits, sains et déjà mûrs, même les cabernets qu’on attendra encore quelques jours pour affiner les tanins et développer les arômes. Si le temps continue à être clément pendant les dix prochains jours, c’est gagné ! ». De « l’or sous les doigts », c’est la vision de Véronique Sanders pour ce millésime 2015 à Bordeaux.