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[PRIMAIRES] François Fillon et le vin

Auteur

Mathieu
Doumenge

Date

21.11.2016

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Les urnes ont rendu leur – premier – verdict hier : la Primaire de la Droite et du Centre, qui doit désigner le candidat des Républicains à l’élection présidentielle, se conclura par un face-à-face entre François Fillon (44, 2%) et Alain Juppé (28, 4%). Quelle est la position de ces deux hommes politiques à propos du vin ? On commence avec François Fillon.

En février 2014, alors qu’une campagne de l’association Vin & Société baptisée « Ce qui va vraiment saouler les Français » battait son plein et que la Loi Evin cristallisait encore bien des tensions au sein du paysage politique (mais c’était avant la visite de François Hollande à Vinexpo et l’assouplissement de la loi par l’Assemblée Nationale), François Fillon, qui entamait alors son travail de terrain pour la Primaire de la Droite et du Centre après avoir âprement disputé à Jean-François Copé la présidence du parti, s’était rendu à la Villa Malbec à Cahors pour faire part de sa vision du vin en tant que produit identitaire et économique. Voici ses déclarations de l’époque :

« Pour moi, le vin est un élément constitutif de notre identité nationale et c’est deuxièmement un élément de production de richesses considérables pour un pays, qui a occupé pendant longtemps les premières places dans le monde, qui a été un peu bousculé ces dernières années parce qu’il s’était peut-être un peu endormi sur ses lauriers, et qui a avec la viticulture un gisement de productions, un gisement de richesses, un gisement d’emplois, un gisement d’exportations, un gisement pour le rayonnement économique qui est considérable. Il faut défendre ses deux atouts, l’aspect culturel, l’aspect identitaire et puis l’industrie, la production de richesses qui est absolument fondamentale dans un pays qui par ailleurs a bien des difficultés économiques ».

« Sur la question de la modération, sur la question de la publicité, je pense qu’il faut qu’on trouve un bon équilibre et pour le moment on ne l’a pas trouvé parce que nous avons toujours été dans une démarche de protection, de protection de la santé, de protection de nos concitoyens, qui est naturelle, mais on a sans doute été trop loin dans cette démarche de protection. Benjamin Constant disait au fond ce qu’on demande à l’État c’est qu’il soit juste mais qu’il nous laisse être heureux nous-mêmes. Je veux dire qu’il n’empiète pas sur tous les aspects de notre vie privée et on est sûrement allé trop loin dans ce domaine (…) Et donc il faut revoir ces règles en ayant à l’esprit de préserver la santé de nos concitoyens mais en même temps de défendre et de promouvoir un produit qui est sain, qui est constitutif de notre identité et qui est un vrai espoir pour notre développement économique ».

Son programme

Que dit aujourd’hui le candidat Fillon ? Tout un volet de son programme est consacré à la viticulture, à lire ici. Soulignant que la viticulture est « le deuxième poste contributeur à la balance commerciale de la France avec un solde positif de 7, 9 milliards d’euros », il articule son projet autour de quatre propositions :

– soutenir politiquement la conquête de marchés dans les pays tiers, en Chine, aux États-Unis, par des négociations bilatérales d’accords douaniers favorables aux produits français.
– défendre les Indications géographiques dans les accords internationaux pour échapper à un marché mondial de produits génériques.
– mettre en place une campagne de communication positive sur la modération, notamment en direction des jeunes.
– généraliser le principe du VCI (Volume complémentaire individuel) qui permet aux viticulteurs de stocker les excédents pour les réutiliser en période de faible production.

A lire aussi sur le sujet : le blog de Vincent Pousson.