Accueil [PRIMEURS] Pessac-Léognan : « un vrai match de tennis… tout s’est joué sur la balle de match ! »

[PRIMEURS] Pessac-Léognan : « un vrai match de tennis… tout s’est joué sur la balle de match ! »

Auteur

La
rédaction

Date

30.03.2015

Partager

Toute la journée, organisée par le syndicat, les vins de Pessac-Léognan se dévoilent en primeurs aux palais des professionnels venus en masse au Château Smith Haut Lafitte afin de se faire une idée du millésime 2014 de ce côté des Graves.

« Plus homogène sur les blancs ou sur les rouges ? », « mieux que 2013 en tous cas ! » ou « année plus propice aux cabernets sauvignons pour les rouges », ou encore « tout le monde risque d’en profiter pour remonter les prix ? »… Les commentaires et premières impressions du millésime 2014 sur les terres de Pessac-Léognan étaient sur toutes les lèvres.

Classés par ordre alphabétique, grands crus classés de Graves mélangés aux pessac-léognan non classés, beaucoup de vins de propriétés, vendus ou non en primeurs au négoce sur la place bordelaise, se dégustaient dans les chais du château Smith Haut Lafitte toute la journée.

Heureux de présenter un nouveau millésime et de tourner la page du « cauchemar 2013 », les propriétaires et représentants des propriétés présentes avaient globalement le sourire. « 2014, ce fut un vrai match de tennis, tout s’est joué sur la balle de match, il fallait y croire jusqu’au bout », image Stella Puel, vigneronne à Bardins. « Je ne vends pas en primeurs et je suis en train de commercialiser les 2008… Mais ce n’est pas grave, c’est intéressant de pouvoir faire découvrir le nouveau millésime. Et cela permet de voir des acheteurs qui ne viennent qu’une fois par an à Bordeaux ».

2014, prévision prix à la hausse

« Les propriétaires bordelais, après la difficulté de vente des 2013, vont certainement être tentés d’augmenter les prix. Mais attention, 2014 est peut être mieux que 2013, mais ce n’est pas non plus le millésime du siècle comme ont pu l’être 2010 et 2009. », confie un négociant bordelais pendant la dégustation.

Quantité acceptable, été indien salvateur pour les maturités après un été maussade, le millésime présente déjà une certaine hétérogénéité entre les propriétés. Bien que les moyens techniques des chais de vinification ne permettent plus l’erreur, même dans des millésimes plus petits. « C’est vrai que les rendements et les concentrations sont meilleurs cette année, et en cave, nos moyens de vinification nous permettent de faire quelque chose de précis. 2014, me fait penser à 2004, un millésime qui a été pas mal décrié mais qui est, en fait, super. 2014 n’est pas aussi bon que 2010 ou 2009, mais il est bien meilleur que 2013 et 2012, cela nous fait du bien. Il faudra voir ce que cela donne en termes de prix. Mais, vu les 2013 que chacun a sur les bras, le prix augmentera certainement un peu par rapport à l’année dernière », explique Bruno Patrouilleau, maître de chai et chef de culture du Château Brown, qui quant à lui réalise 85% de ses ventes en primeurs.

Le petit dernier

Réunion de propriétaires, négociants, cavistes et journalistes, la dégustation s’est déroulée en blanc et en rouge, l’occasion également de présenter quelques nouveautés. Comme ce nouveau blanc du Château d’Eck, 100 % sémillon, défiant volontairement l’art bordelais de l’assemblage : « c’est après avoir fait une étude approfondie des sols, que je me suis rendu compte que cela ne servait à rien de planter du sauvignon sur ma parcelle. Ce sont des sables noirs, et un terroir assez calcaires parsemé de quelques graves, le sémillon y trouve mieux sa place ». Cette cuvée blanche, sortira « entre 15 et 17 €, prix consommateur », un vin vif à l’acidité maîtrisée, offrant quelques fleurs blanches et un pomelos marqué en bouche.

Laure Goy

primeursSHL2015