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Provence : Union et Coopération pour exporter du rosé

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

30.05.2017

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C’est une belle union, ou en tout cas un premier rapprochement entre les deux caves coopératives varoises de Saint Roch les Vignes à Cuers et Saint Sidoine à Puget Ville.

« Chacune des deux coopératives représente environ 30 000 hl, 600 ha, 200 adhérents et sont en quasi totalité en AOC Côtes-de-Provence (seulement quelques pour-cents de la production en IGP), avec une même unité de terroir composé de graves et d’argiles, commente Florian Lacroix, directeur général de Saint Roch depuis 2013 et qui va prendre la direction commune des deux entités. « Ce sont en fait deux structures sœurs qui n’ont jamais travaillé ensemble ; il y avait bien eu une tentative de rapprochement il y a deux ans, un peu trop tôt, mais ça nous a servi à concrétiser le travail des derniers mois ». Il s’agit avant tout de répondre à la demande croissante du marché, notamment d’outre-Atlantique depuis quatre ans pour les rosés ; la cave exporte déjà 35% de ses vins (les exportations globales de rosés de Provence ont progressé de 23% en 2016, le marché américain accaparant désormais 43% des expéditions). Les deux caves produisent plus de 90% dans cette couleur, environ 5% en rouges, autant en blancs. « La demande est clairement sur le rosé même si nous poussons un peu les rouges en appellation Pierrefeu et si nous notons un intérêt croissant pour les blancs à base de rolle ».

Une restructuration en douceur

La cave de Cuers qui détient la majorité des parts de la société de distribution Les Maîtres Vignerons de Saint-Tropez, conditionne 60% de ses vins, commercialisés par la structure tropézienne (et vend 40% au négoce), mais elle manque de volumes et doit faire face à la pression foncière de par la proximité de l’agglomération toulonnaise ; la cave de Saint Sidoine, à seulement 5 km mais davantage éloignée de la A 57, vend encore à 80% en vrac et essaie de développer la bouteille avec déjà un beau travail effectué sur la qualité des vins et les terroirs par une technicienne du vignoble. « Nous allons lancé une campagne d’audits et entamé une restructuration des cuveries, en particulier pour développer les sélections parcellaires, explique Florian Lacroux. L’objectif a cinq ans est de fusionner en une seule entité mais nous ne savons pas encore si nous allons garder les deux sites. En attendant, il faudra quand-même investir notamment dans la cuverie de Puget Ville avec un amortissement court à 5-10 ans. Mais il n’y aura pas de restructuration humaine dans un premier temps ; tout se fera en douceur en attendant les départs en retraite ». Pour l’instant, les deux caves gardent donc chacune leur président, leur conseil d’administration, leurs employés et leurs outils de production. Mais avec un seul directeur et une volonté de dynamique commune.