Accueil A table Maxime Valery est le 21ème Master of Port

Maxime Valery est le 21ème Master of Port

Maxim VALERY ©Magali Butny

Auteur

Julia
Bouchet

Date

26.11.2025

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Lundi 24 novembre, au très chic Cercle d’Aumale à Paris, le rideau est tombé sur la finale du 21ᵉ Master of Port. Après un après-midi dense, alternant théorie pointue, dégustations à l’aveugle et mises en situation de service, c’est Maxime Valery, sommelier du restaurant Paul Bocuse à Collonges-au-Mont-d’Or (69), qui a décroché le titre et succède ainsi à Frédéric Schaetzel, lauréat 2023.

Une finale au niveau impressionnant

Organisé conjointement par l’Union de la Sommellerie Française (UDSF), la Fédération Française des Vins d’Apéritif (FFVA) et l’Institut des Vins du Douro et de Porto (IVDP), le concours biennal Master of Port s’est joué en deux temps : une demi-finale ce dimanche 23 novembre, et la finale le lundi 24 novembre, devant le public et un jury particulièrement attentif. Ils étaient encore six en demi-finale, dont trois anciens finalistes de l’édition 2023. Au moment d’entrer en scène pour la dernière ligne droite, ils n’étaient plus que trois à prétendre au titre :

  • Logan Guignot-Trufley – Restaurant Château Lafaurie Peyraguey, Bommes (33)
  • Maxime Valery – Restaurant Paul Bocuse, Collonges-au-Mont-d’Or (69)
  • Mattia Angius – Cave Ciketto, Angers (49)

Au fil des ateliers, les candidats ont enchaîné analyses de styles, accords mets-Porto, service, pédagogie auprès d’un client fictif… jusqu’à la délibération finale, qui a consacré Maxime Valery.

Un travail « acharné » et quotidien

Maxime Valery évolue depuis dix ans dans l’univers des grandes tables internationales. Cette expérience, il l’a mise au service d’un concours qui ne se prépare pas à la légère. « Ce n’est pas pour effrayer les sommeliers, mais c’est un travail au quotidien, acharné. Ça fait un an et demi que je travaille sur ce concours tous les jours, 5 minutes, 10 minutes, 1 heure, 4 heures… » confie le nouveau Master of Port. Il insiste aussi sur l’esprit de groupe qui a régné lors de cette édition : « La demi-finale était de très haute volée, avec une vraie symbiose entre nous tous, nous six. Nous avons beaucoup échangé entre nous, le challenge était très élevé. »

Au-delà de la performance individuelle, le lauréat met en avant un collectif de sommeliers soudés par la même curiosité pour le Douro et ses vins fortifiés.

Porto : une histoire de cœur entre la France et le Portugal

La cérémonie de remise des prix s’est déroulée en présence de Gilberto Igrejas, président de L'Institut des Vins du Douro et de Porto, de Sylvia Bernard, présidente de la Fédération Française des Vins d’Apéritif, et de Fabrice Sommier, président de l’Union de la Sommellerie Française. Pour Sylvia Bernard, le Porto dépasse largement le cadre d’un simple digestif : « Pour ma famille, le Porto, c’est une histoire de cœur, d’ambition et de passion.(...) Les relations entre la France et le Portugal, que ce soit dans la gastronomie ou dans le vin, s’inscrivent dans un cadre historique, culturel et économique, depuis plus de 900 ans. Le vin de Porto a trouvé son marché principal en France, avec 20 millions de bouteilles consommées chaque année. Le Porto, c’est un patrimoine et un art de vivre. » En quelques phrases, elle rappelle à la fois la profondeur historique du lien franco-portugais et la modernité d’un vin qui sait se réinventer, du blanc sec d’apéritif aux vieux tawnies.

Les sommeliers, ambassadeurs d’un marché de référence

Face aux candidats, Gilberto Igrejas a, lui, insisté sur le rôle des sommeliers français dans le rayonnement du Porto : « Ce soir, ce sont surtout vous tous, les candidats, qui êtes à l’honneur. Votre temps, vos efforts et votre passion vous ont amenés ici, avec un niveau de connaissance particulièrement élevé. Vous pouvez être fiers de votre parcours. (...) Le marché français est un marché de référence pour les vins de Porto. Les sommeliers jouent un rôle essentiel dans la promotion de ces vins auprès des consommateurs français et ce concours du Master of Port a pour ambition de distinguer les meilleurs ambassadeurs du Porto. » Derrière le titre, il y a donc une mission : raconter le Douro, ses terrasses vertigineuses, ses styles, ses maisons, et guider les amateurs vers de nouveaux usages du Porto à table comme à l’apéritif.

Cohésion, partage et « vive le Porto »

Au moment de conclure la soirée, Fabrice Sommier a rappelé ce que la compétition apporte à la profession : « Le concours en sommellerie, c’est ce qui nous permet de grandir, de partager, et rien de plus beau que cette cohésion que vous avez eue entre vous, les six finalistes. Et surtout vive le Porto ! »

Au-delà du palmarès, c’est bien cet esprit de transmission, de camaraderie et d’exigence qui aura marqué cette 21ᵉ édition. Maxime Valery repart avec une coupe en argent gravée « Master of Port », une prestigieuse cave de bouteilles de Porto – comme chacun des finalistes – ainsi qu’un voyage pour deux personnes au cœur du Douro, sur les terres mêmes qui donnent naissance aux vins qu’il défend désormais en tant que nouvel ambassadeur.

La prochaine édition du Master of Port est d’ores et déjà annoncée pour 2027. Il y a fort à parier que, d’ici là, une nouvelle génération de sommeliers se sera mise au travail… parfois cinq minutes, parfois quatre heures par jour, avec en tête ce même objectif : se dépasser, apprendre encore, et faire découvrir, verre après verre, toutes les nuances du Porto.