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« Starck en a rêvé, Roederer l’a fait »

Auteur

La
rédaction

Date

23.09.2014

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Philippe Starck a dessiné le contenant et le contenu de la nouvelle cuvée de Louis Roederer, un brut zéro 2006, le premier non dosé de la maison rémoise.

« Starck en a rêvé, Roederer l’a fait ». C’est comme ça que le célébrissime désigner Philippe Starck a présenté aux côtés de Frédéric Rouzaud, le DG de la maison, la nouvelle cuvée Louis Roederer, un brut non dosé 2006. La dernière création de la maison, le Cristal rosé, datait du père Jean-Claude Rouzaud, il y a près de 40 ans. En 2003, année caniculaire, Jean Baptiste Lécaillon, le chef de cave, découvre le potentiel d’un beau terroir à Cumières dans la vallée de la Marne, sur un coteau explosé plein sud. La maison s’attache à travailler le terroir les deux années suivantes et en 2006, Frédéric Rouzaud demande à rencontrer Starck pour qu’il réfléchisse à un habillage. Il rencontre finalement un fou de champagne qui en boit quasiment tous les jours mais seulement du non-dosé. « Je vivais chichement avec ma mère mais elle m’a appris le panache et même quand nous n’avions qu’une barquette de frites, on sortait souvent une bouteille de champagne, le moins cher, mais du champagne quand même », raconte le désigner, les yeux pétillants. Je me souviens également d’une rare sortie avec mon père, dans sa famille à Reims, quand grand comme la table, j’ai passé mon temps à finir tous les verres avant de me réfugier sous la table au milieu des bouchons. Ces jolis souvenirs me font aimer le champagne depuis longtemps mais je n’avais aucune envie de jouer l’homme sandwich en dessinant simplement une étiquette. Je voulais aussi dessiner le contenu, qu’il me corresponde et à ma grande surprise, Frédéric Rouzaud a accepté ». Une décision facilitée par le fait que Roederer réfléchissait déjà à un brut non dosé.

Un champagne éphémère hors catégorie

En discutant et en jouant aux portraits chinois pendant des heures avec Jean-Baptiste Lécaillon, l’homme du savoir-faire, les mots se sont transformés en liquide. « Nous avons choisi une création éphémère, presque un vin tranquille entre 4, 5 et 5 kg de pression, sans dosage et très peu de sulfites, plus crémeux avec un élevage long en foudres de chêne et cuves inox, et sur les saveurs fumées et épicées du terroir de Cumières » précise le chef de caves. Un champagne hors catégorie issu d’une parcelle de 5-6 ha plantée dans les trois cépages vendangés le même jour, un jour Fruit puisque le terroir est en biodynamie (comme 65 hectares sur les 240 appartenant en propre a la maison). L’assemblage (55-60% de pinot noir, 10% de meunier et le reste en chardonnay) d’une belle couleur dorée, peut-être à édition unique, a en tout cas enchanté le designer… Mais il devra partager ces quelques centaines de milliers de bouteilles avec les principaux clients de la maison !

Frédérique Hermine

(70€ chez les cavistes)
www.louisroederer.com