Un an après « Charlie », jazz en Champagne en hommage à Cabu

Des airs de jazz en hommage à Cabu, assassiné il y a un an lors de l’attentat de Charlie Hebdo, ont résonné jeudi soir dans sa ville natale de Châlons-en-Champagne lors d’un concert donné par Michel Cabut, frère du dessinateur.

Environ un millier de personnes ont bravé le froid pour assister au concert du Hot Swing Orchestra, le quintet du batteur Michel Cabut, sur la place de l’Hôtel de Ville dont la façade était décorée d’un grand portrait de Cabu et de deux dessins emblématiques, « le beauf » et sa femme.

Au programme, des standards de jazz de Cab Calloway, Louis Armstrong ou encore Charles Trénet, « la musique qu’aimait mon frère », a expliqué Michel avant le concert.

« C’est la première fois que je me manifeste publiquement, en ce jour anniversaire je tenais absolument à un moment aussi festif que possible dans notre ville natale », a-t-il souligné.

Sur scène, submergé par l’émotion, il a simplement salué le public avant de rejoindre sa batterie.

« On est là pour se souvenir, pour rendre hommage aux victimes car on est encore Charlie », a expliqué Bernard, 62 ans, venu d’une commune voisine pour l’occasion.

« C’est encore tôt pour un événement commémoratif, mais il fallait que Châlons marque simplement cette date par un moment de souvenir », a expliqué Benoist Apparu, le député-maire LR de la ville. Selon Michel Cabut, une grande exposition des dessins du père du « Beauf » et du « Grand Duduche » pourrait « un jour » être organisée à Châlons-en-Champagne.

« On a archivé près de 33 000 dessins. Il est vivant, son oeuvre est là pour le garder vivant dans nos coeurs », a-t-il déclaré.

« Dire qu’ils lui ont donné la légion d’honneur! Il doit se retourner dans sa tombe de rire, mais jamais il n’y aura de rue Cabu », a encore affirmé Michel Cabut.

Cabu, de son vrai nom Jean Cabut, est né le 13 janvier 1938 à Châlons en Champagne où son père était professeur. Il a été inhumé le 14 janvier 2015 au cimetière de l’ouest situé à quelques centaines de mètres de la mairie.

« On va jouer fort pour qu’il puisse entendre », a ajouté son frère avant de monter sur scène.