Accueil Les vins IGP planchent sur leurs paradoxes

Les vins IGP planchent sur leurs paradoxes

Denis Verdier, à gauche, président des IGP du Gard en compagnie de Denis Bouad, président du conseil départemental du Gard qui accueillera la congrès national des IGP en ses murs.

Auteur

Guillaume
Mollaret

Date

01.06.2017

Partager

La confédération nationales des vins IGP de France se réunit à Nîmes du 7 au 9 juin pour réfléchir aux méthodes de différenciation.

Se différencier par l’origine et la qualité à l’heure où certains marchés ne jurent que par les vins de cépage… C’est sur cette question épineuse que la Confédération des Vins IGP de France (ex-Vin de Pays) va débattre en congrès à Nîmes, du 7 au 9 juin prochain.

« Notre problématique est de mieux appréhender certains marchés, comme la Grande-Bretagne. Alors que certaines IGP développent des vins de cépage, ce qui correspond à une demande des consommateurs anglais, faut-il particulièrement mettre en avant son origine géographique ? », interroge Christelle Jacquemot, directrice générale de la Confédération. « Nous n’avons pas d’idées préconçues. Ces journées sont justement organisées pour nous aider à réfléchir ensemble sur certaines situations. »

« Il y a des paradoxes intéressants à étudier sur des stratégies différentes à adopter en fonction des marchés et des IGP. Aux États-Unis, les vins IGP pays d’Oc sont moins connus que les AOC Côtes du Rhône, pourtant, ils y sont beaucoup plus vendus », explique Jean-Philippe Perrouty, directeur du cabinet Wine Intelligence, qui participera aux débats. « On retrouve aussi l’inverse. Par exemple en Chine, on constate une notoriété énorme des vins de Provence alors que de nombreux consommateurs chinois n’y ont jamais goûté ! Ici, c’est la marque Provence qui prime »

Ainsi, les Vins IGP « qui représentent un peu plus du quart de la production française » avec environ 35.000 producteurs sont amenés à plancher sur leurs paradoxes. « Actuellement, certains prix sont tirés vers la bas parce que certains veulent faire toujours moins cher en s’alignant sur les vins espagnols », décrypte Denis Verdier, le président des Vins IGP du Gard, avant de prévenir que « cette course sur la concurrence au moindre coût est mortelle pour notre viticulture. »

Pour le président gardois, les IGP doivent « monter en gamme et simplifier leur présentation. » Dans son département, le nombre d’IGP est ainsi passé de 12 à 3. La méthode est-elle si concluante et reproductible ? La question animera à coup sûr les débats…