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Un chai prototype au Domaine Les Garidelles

Anne-Laure Perraud et Sébastien Penot ©Domaine les Garidelles

Auteur

Marie-Pierre
Delpeuch

Date

05.07.2025

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Lors de la création de leur domaine en Ardèche, Sébastien Penot et sa compagne Anne-Laure Perraud n’ont pas hésité à investir dans un chai au concept innovant et surtout écoresponsable. Cet outil assure l’intégrité du raisin et favorise l’élaboration de jolies cuvées.

Voici un prototype à la conception en marge des cuveries clinquantes et futuristes. Pour le découvrir, il faut se rendre à Banne, à une dizaine de kilomètres de Les Vans. Dans cette zone de plaine de l’Ardèche méridionale on trouve les IGP Coteaux de l’Ardèche. Là, un jeune couple, Sébastien Penot, sa compagne Anne-Laure Perraudet un troisième associé ont donné carte blanche à François Arnaud, de la société montpelliéraine Tandem Process Partner pour concevoir un outil de vinification aussi simple qu’innovant. « Le process  mécanique à 90 %, mêlant béton et inox nous a séduit », explique le vigneron. Encore coopérateur, il y a trois ans, il a sauté le pas pour créer son domaine afin de vinifier ses cuvées certifiées bio.

Comment ça marche ?

cuves semi-enterrées
©MP Delpeuch

Pour ses vins rouges, le vigneron voulait travailler en gravitaire. Compliqué quand on construit sur un terrain plat et que l’on ne veut pas terrasser des m² de terre. Dès l’entrée de la cave, l’originalité saute aux yeux. Quatorze cuves béton sont enterrées à 2 mètres sous la dalle. La partie supérieure qui dépasse d’un bon mètre, contient un panier en suspension amovible avec son chapeau en inox, comme un autocuiseur. Celui-ci se manipule avec un pont roulant. Grâce à sa grille, il suffit de le soulever pour égoutter le marc et le replonger pour le délestage et, en fin de macération, évacuer la matière solide jusqu’au pressoir. Pour vidanger le vin, une canne se raccorde sur un tuyau. Pas besoin de pompe, le système de vide fait remonter le vin dans une cuve tampon. De facto, de la réception de la vendange en remorque élévatrice, égrappée dans un bac en inox puis chargée via le pont, jusqu’à la mise en cuve, le vigneron n’aura ni pompé, ni trituré ses raisins.

Ergonomique, écoresponsable et économique

Toutes les actions sont donc mécanisées. Outre le gain de temps, les deux vignerons n’ont quasiment aucune charge à manipuler, puisqu’il n’y a pas de décuvage. Ils peuvent également gérer seuls toutes les phases. L’hygiène est optimale. Béton brut et inox se nettoient d’un coup de jet, avec un minimum d’eau. Utilisant peu de sulfites, Sébastien et Anne-Laure sont particulièrement vigilants sur les conditions d’hygiène.

Pour les blancs et les rosés, la cuverie adjacente est de conception classique en inox, avec chapeaux flottants. Dans cette partie du chai, le vigneron a fait réaliser qautre cuves de stockage enterrées. Un moyen simple pour favoriser la conservation dans un milieu à la température et à l’inertie stables.

Généalogie en cuvées

Simone, Marcel, Suzette, Raymond … ainsi sont dénommées les cuvées du domaine des Garidelles. En hommages à leurs ancêtres, « ceux qui ont planté les vignes après la dernière guerre », explique Sébastien Penot. Avec 27 hectares de sauvignon, viognier, grenache, syrah, merlot, cabernet, marselan et même ce curieux cépage plant de Brunel, le vigneron adepte des sélections parcellaires a de jolis atouts. Et l’on comprend mieux le choix de cette batterie de cuves…

Terre de Vins a aimé

La gamme est bien pensée et les prix très abordables. Trois blancs, deux rosés et trois rouges pour toutes les occasions, nous ont tapé dans l’œil. Gageons que les prochains millésimes gagneront encore en précision. « Après deux vinifications, nous constatons déjà des changements. Les vins sont moins astringents, les tanins plus fondus », assure Anne-Laure.

Suzette 2023 – IGP Coteaux de l’Ardèche - 14,50€
Nous aurions pu sélectionner le 100 % sauvignon aussi fin que vif à la joyeuse amertume finale. Mais ce 100 % viognier, élevé partiellement en fût de chêne de 2/3 vins durant 8 mois, a enchanté nos papilles. Les arômes d’abricot se mêlent subtilement à ceux de la nectarine, de la pêche, du genêt, dans un léger beurré. La bouche abricotée se fait aérienne, dans une finale saline, presque anisée, dans la rondeur et l’élégance.

René 2024 - IGP Coteaux de l’Ardèche - 10€
Un assemblage 70 % de vieux grenaches et 30 % de syrah, à la robe claire. Fruits rouges gourmands et notes de violette donnent de l’appétence. En bouche, le plaisir est immédiat, avec une pointe d’épices qui apporte une joyeuse acidité.

Les adeptes du merlot, se régaleront des cuvées Charles et Paul, 2023.


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