Accueil Actualités Millésime Bio 2026 : plus d’efficacité, sans renier l’ADN

Millésime Bio 2026 : plus d’efficacité, sans renier l’ADN

Auteur

Yoann
Palej

Date

17.12.2025

Partager

Nouveau format d’exposition, montée en puissance des espaces thématiques et attention renforcée portée aux acheteurs internationaux : pour son édition 2026, Millésime Bio ajuste son organisation afin de rester une place de marché de référence. Jeanne Fabre, présidente du salon, détaille les choix opérés et les priorités de l’événement, dans un contexte de filière en recomposition.

Millésime Bio change de format en 2026, avec une organisation par pays et grandes régions viticoles. En quoi cette évolution modifie-t-elle la philosophie du salon ?

C’est une petite révolution par rapport à l’emplacement historiquement aléatoire des vignerons sur le salon. Nous continuerons à mêler les vignerons au sein de grandes zones géographiques et ne souhaitons pas changer la philosophie du salon, qui continuera à présenter tous les exposants sur un pied d’égalité, avec le même stand fourni par nos soins. Nous avons décidé ce semi-regroupement pour faciliter la préparation et optimiser le déplacement des visiteurs sur le salon.

Ce regroupement reste compatible avec l’ADN historique de Millésime Bio ?

Il ne s’agit pas vraiment d’un compromis, mais d’une réponse à une demande exprimée de façon croissante par les visiteurs et par les exposants. L’intérêt est la satisfaction optimale du visiteur. Il nous a paru important de tout miser sur l’efficacité du salon, qui se doit avant tout d’être la première place de marché internationale du vin bio.

« Il n’y a aucune opposition, ni concurrence entre les labels ! »

L’arrivée d’un espace biodynamie réunissant Biodyvin et Demeter marque une étape importante. Comment percevez-vous cette évolution ?

Le bio étant le socle commun de tous les exposants à Millésime Bio, il n’y a aucune opposition ni concurrence entre les labels, que nous voyons comme complémentaires. Cet espace thématique répond à une demande des producteurs en biodynamie qui souhaitaient se regrouper. Il a été inauguré l’an dernier à l’occasion de l’anniversaire de Biodyvin et rejoint cette année par Demeter.

Vous ouvrez aussi un espace 100 % bio dédié au no-low. Quels signaux du marché vous ont convaincus ?

Nous restons à l’écoute des tendances du marché, et il est clair qu’il y a beaucoup de réactions autour du no-low. Cela justifie la création d’un espace dédié, pour inviter les visiteurs à se faire une idée et permettre aux producteurs d’échanger entre eux, puisque les pratiques sont nouvelles et potentiellement en pleine évolution.

Cette diversification redéfinit-elle le périmètre de Millésime Bio ?

Il est certain que la consommation d’alcool évolue, et Millésime Bio souhaite coller au plus près des tendances du marché, en intégrant d’autres produits que le vin qui connaissent des croissances et un regain d’intérêt. Cela n’enlève en rien le fait que Millésime Bio reste la place de marché mondiale des vins bio, catégorie où le nombre d’exposants est sans commune mesure avec les autres.

La filière bio traverse une phase de réajustement. Comment l’expliquez-vous ?

Le rythme exceptionnel des conversions sur les cinq années précédant ce ralentissement a dépassé le rythme de progression de la demande. Aujourd’hui, ce plateau correspond à un réajustement du marché. SudVinBio s’investit pour participer à la relance de la consommation en misant sur la pédagogie, notamment avec le site levinbio.fr ou la Fête du Vin Bio, d’abord lancée à Montpellier et qui s’étendra cette année à Toulouse.

Dans un contexte marqué par les aléas climatiques, comment ces enjeux sont-ils intégrés au salon ?

Les vignerons bio sont touchés, comme les vignerons conventionnels, par de très fortes disparités, notamment sur la ressource en eau. Nous intégrons ces sujets dans nos programmes de R&D chez SudVinBio et organisons sur le salon des conférences qui permettent d’échanger sur les pratiques et les expérimentations, entre autres face à l’impact du changement climatique.

« Le vin bio n’est pas une mode éphémère »

Vous proposez pour la première fois des voyages “clé en main” pour les acheteurs. À quels besoins cela répond-il ?

Comme à chaque évolution, Millésime Bio répond à une attente des visiteurs et des exposants, qui souhaitent prolonger la rencontre après le salon pour potentiellement tisser des relations commerciales durables. L’idée est aussi de renforcer l’attractivité du salon auprès de visiteurs séduits par l’idée d’un tour extrêmement authentique à la suite de l’événement.

En pleine crise commerciale, comment accompagnez-vous les acheteurs internationaux, de plus en plus nombreux et diversifiés ?

Nous travaillons sur l’attractivité du salon à l’export, avec une communication dédiée sur certains pays cibles identifiés comme particulièrement porteurs, avec la convention d’affaires orchestrée par Ad’Occ grâce au soutien de la Région Occitanie. Cette année, nous lançons également une offre de conciergerie et de wine tours pour faciliter la venue de ces acheteurs internationaux et leur faire découvrir les vignobles et les vignerons à la suite du salon.

Quel message fort souhaitez-vous faire passer avec l’édition 2026 ?

Qu’il n’y a pas mieux au service de la filière qu’un salon organisé par les professionnels eux-mêmes, producteurs et metteurs en marché, bien au courant des réalités économiques et des tendances. Et que le vin bio n’est pas une mode éphémère, mais une façon de produire durablement, en phase avec les attentes de notre temps, que ce soit en matière de santé, de respect de l’environnement ou de pureté de l’eau.