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Alexandre de Lur-Saluces : sa cave personnelle en vente à Drouot

Alexandre de Lur-Saluces (©Deepix) et une petite partie de sa collection (©DR).

Auteur

La
rédaction

Date

22.10.2025

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Le 13 novembre prochain, l’Hôtel Drouot à Paris accueillera une vente peu commune : celle de la cave d’Alexandre de Lur-Saluces, décédé en 2023. La maison Daguerre, en collaboration avec l’expert Ambroise de Montigny, proposera aux enchères près de 2 500 bouteilles provenant du château de Fargues à Sauternes, où elles ont été conservées dans des conditions idéales.

Une cave patiemment constituée

Président du château d’Yquem pendant plus de trente ans, le marquis de Lur-Saluces a consacré sa vie aux grands vins de Sauternes, mais aussi à l’ensemble du vignoble français. Sa cave reflète cette curiosité et ce goût pour l’excellence. On y trouve un ensemble remarquable de château d’Yquem, cru légendaire de Sauternes, couvrant près d’un siècle, du millésime 1928 au 2019. Parmi les lots proposés, les millésimes des années 1930 et 1940 attirent particulièrement l’attention, avec notamment trois demi-bouteilles d’Yquem 1937 estimées entre 1200 et 1 500 €, pour un millésime reconnu comme l’un des plus grands du XXe siècle. À noter également une série de flacons des années de guerre, entre 1940 (estimation : 1 200 - 1500 €) et 1946 (estimation : 1 800 – 2 000 €).

La cave légendaire du marquis de Lur-Saluces dévoilée aux enchères. ©DR

Un voyage à travers les grands terroirs

Si le cœur de la collection reste bordelais avec des bouteilles de Pétrus, Lafite Rothschild, Latour, Haut-Brion, Cheval Blanc ou Margaux, la Bourgogne y tient aussi une place importante. Alexandre de Lur-Saluces y était né et y avait gardé des attaches familiales ainsi que la propriété de quelques bois. Parmi les flacons notables, une bouteille Corton Grand Cru Prince Florent de Merode 2009 du Domaine de La Romanée Conti en provenance directe du Domaine, estimée entre 1 500 et 2 000 €, et une Romanée Conti Grand cru 1990 du domaine de La Romanée Conti offert par Aubert de Villaine lui-même estimée entre 10 000 et 15 000 €. Elles rappellent toutes deux ces liens entre les familles de Lur-Saluces, de Mérode et de Villaine.

La curiosité d’Alexandre de Lur-Saluces l’avait conduit bien au-delà de Bordeaux : vers les tempranillos de Vega Sicilia, référence de la Ribera del Duero, les rieslings racés d’Egon Müller sur les pentes schisteuses de la Moselle, les nectars d’Alois Kracher nés dans les brumes du Burgenland, ou encore les Tokaji d’István Szepsy, héritiers de la grande tradition hongroise. Des vins qui traduisent une curiosité sans frontières et un intérêt sincère pour les terroirs d’exception.

Le reflet d’une vie de vin

Alexandre de Lur-Saluces
Alexandre de Lur-Saluces ©Deepix

Issu d’une famille enracinée dans l’histoire de Sauternes depuis le XVe siècle, Alexandre de Lur-Saluces a dirigé Yquem à partir de 1968 avant de se consacrer au château de Fargues. Exigeant, discret et fidèle à une certaine idée du vin, il a su faire dialoguer tradition et ouverture. Cette vente, au-delà de son aspect patrimonial, raconte le parcours d’un homme pour qui chaque bouteille était le témoin d’une rencontre, d’un millésime, d’une émotion.

Catalogue complet sur drouot.com