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Michel Bettane : des débuts de primeurs en demi-teinte

Auteur

La
rédaction

Date

08.04.2013

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Tous les jours de cette semaine, Michel Bettane nous expose son point de vue sur les primeurs en Bordelais. Un millésime 2012 où les écarts se dessinent probablement plus que les autres années.

« Les vins des rives gauche et droite n’ont pas la même philosophie. Ceux de la rive droite naissent presque tout faits, ceux de la rive gauche se construisent ». Après un passage rive droite, Michel Bettane était cet après-midi rive gauche. L’occasion de livrer à Terre de vins ses premières impressions sur les vins dégustés en primeur. Et de constater les inégalités flagrantes au sein d’un même millésime. Un constat valable entre la rive gauche et la rive droite, mais aussi au sein des vins d’une même rive, voire d’une même appellation.

Tout juste sorti des dégustations à Sauternes et Barsac, Michel Bettane ne peut que confirmer que « le cru 2012 est une année difficile ». Mais avec des répercussions différentes pour les deux appellations. En Sauternais, « à quelques exceptions près, il n’a pas été évident cette année de faire de vrais bons Sauternes, surtout après les années antérieures très réussies. » A l’inverse, à Barsac, « les propriétés ont globalement réussi à produire des vins dignes d’une grande année, à l’image du Château Coutet ».

Rive droite, « on a de tout » prévient Michel Bettane. « Certains vins sont superbes, dignes de grandes années, d’autres sont déséquilibrés. La hiérarchie du terroir parle.» En ce millésime 2012, des différences qualitatives se creusent. Ainsi, les grands noms de Saint-Emilion tels que Château Pavie ou encore le Château la Gaffelière parviennent à rester égaux à eux-mêmes en qualité. Même constat à Pomerol avec le Château le Gay ou le Château le Clos de l’Eglise. Mais « il ne faut pas non plus sous-estimer les Côtes de Blaye ou de Bourg où il y a aussi de jolis vins ».

Et en termes de prix ?

« Tout le monde souhaite une baisse de prix pour les crus déjà chers, ou au moins une absence de hausse pour les crus à prix déjà raisonnables » indique Michel Bettane.
Au vu de ces écarts, la demande s’annonce plus que jamais sélective. « Les achats en primeurs devraient concerner principalement une centaine de marques, les acheteurs se baseront sur les notes de la presse internationale ».

Le « marathon des primeurs » continue pour Michel Bettane demain à Saint-Emilion et Pomerol le matin, et dans le Médoc l’après-midi.

Laura Bernaulte